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« 20 à 30 appels par semaine, c’est fatigant » : Tristan est harcelé par des appels frauduleux ou de démarchage, que peut-il faire ?

Par RTL info
Appels frauduleux, tentatives de démarchage commercial agressif, numéros masqués… C’est le quotidien de Tristan, un ouvrier belge qui gère aussi une petite société. Ne pouvant se permettre de rater des appels professionnels, il reçoit jusqu’à 30 appels non sollicités par semaine.

Tristan nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour exprimer son « ras-le-bol » face à une situation devenue « vraiment pénible ». Il reçoit régulièrement cinq à six appels par jour, provenant souvent de numéros de Liège ou de Bruxelles, ou de numéros masqués. « Une semaine, j’ai reçu entre 20 et 30 appels sur la semaine », rapporte-t-il.

Le problème majeur pour Tristan est qu’il doit décrocher : il est ouvrier opérateur de production et gère en complément une petite société de châteaux gonflables, ce qui l’oblige à rester joignable pour ses clients. « J’ai un commerce derrière et je ne peux pas me permettre de ne pas répondre à tout. Je suis en contact avec des personnes qui appellent pour des renseignements. Je dois décrocher. »

Ces appels ont presque toujours le même but : « Ils essaient de me vendre quelque chose, soit la téléphonie, soit l’énergie, c’est du harcèlement », lance l’ouvrier.

La liste « Ne m’appelez plus »

Après avoir contacté son opérateur, l’interlocuteur de Tristan lui a simplement indiqué l’existence d’une ligne téléphonique : le 02 882 19 75, un numéro permettant de s’inscrire à la liste « Ne m’appelez plus ».

Selon Christophe Axen, de la Computer Crime Unit de la police fédérale, cette liste n’est efficace que pour les entreprises qui veulent bien la respecter : « Les plus dangereuses continueront », assure-t-il. Il ajoute que les démarcheurs les plus agressifs ou les arnaqueurs ne s’y plieront pas.

Actuellement, la Belgique fonctionne sous un régime d’« opt-out » : le démarchage commercial par téléphone est autorisé, sauf si l’abonné s’inscrit sur la liste « Ne m’appelez plus ! ».

Cependant, un changement est à l’étude. Rob Beenders, ministre de la Protection des consommateurs, a confirmé qu’une analyse juridique est en cours pour passer à un système d’« opt-in », comme aux Pays-Bas et bientôt en France. « Dans ce modèle, toute démarche sera interdite, sauf consentement explicite, libre et éclairé du consommateur », insiste le ministre. Les conclusions de cette étude sont attendues pour le premier trimestre 2026.

Pas de solution miracle, mais des réflexes à adopter

En attendant, Christophe Axen estime que le problème est complexe et qu’il est difficile de déterminer s’il s’agit d’une activité illégale ou d’une « tendance commerciale agressive », car ces spams ne sont « pas des faits punissables en tant que tels car il n’y a pas de préjudice ». Le phénomène serait toutefois en augmentation « depuis les cinq dernières années », selon le policier de la Computer Crime Unit, qui déplore l’absence de « solution claire pour que ça n’arrive plus », mais il recommande une approche précautionneuse.

1. La détection : le spécialiste de la Computer Crime Unit conseille d’utiliser une application de détection de spam. À cet effet, des applications comme Orange Telephone ou Truecaller permettent d’identifier un appel comme « spam probable » ou « démarchage », sur base de signalements d’autres utilisateurs. Vous avez ensuite le choix de répondre ou d’ignorer l’appel.

2. Ne pas répondre aux numéros inconnus ou aux numéros étrangers. Certains téléphones permettent aussi de voir la provenance de l’appel. Si vous n’attendiez pas d’appel de Gand, de Liège, ou de Bruxelles, par exemple, n’y répondez pas non plus. « Si c’est quelqu’un de sérieux, un message vocal sera laissé », ajoute le spécialiste.

3. Ne pas communiquer votre numéro de téléphone n’importe où : « Plus votre numéro est public, plus c’est difficile. S’il est affiché sur un site web, c’est problématique », explique le policier.

4. Si vous avez répondu et que l’interlocuteur vous fait ressentir un sentiment d’urgence (perte financière imminente, par exemple), ou vous demande des informations confidentielles, faites preuve de la plus grande des prudences.

« Il faut garder une certaine méfiance lorsque vous recevez l’appel et surtout de la demande qui s’ensuit », conclut Christophe Axen.

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