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540 euros sont mystérieusement prélevés du compte de Cathy: "Ce jour-là, ma carte était dans mon sac"

Cathy, 64 ans, pense avoir été victime d’un piratage bancaire en mars dernier. Malgré ses démarches, Belfius refuse de lui rembourser les 540 euros détournés, invoquant un manquement à ses obligations de sécurité. 

Le 19 mars, Cathy, qui réside à Mons, découvre des mouvements inhabituels sur ses comptes bancaires.

Deux transferts de 400 et 150 euros ont respectivement été effectués de son livret d’épargne et de son compte d’investissement vers son compte courant.

Peu après, un virement instantané de 540 euros a été envoyé à un certain "Matteo".

Intriguée, elle contacte un ami portant ce prénom, mais il lui assure n’avoir rien reçu. "Ce n’était pas son compte bancaire", explique Cathy, toujours abasourdie.

Rapidement, elle contacte le service fraude de Belfius, qui lui révèle qu’une connexion suspecte a été effectuée sur son compte depuis un smartphone, le 11 mars, par un individu nommé "Stéphane".

"Or, ce jour-là, j’étais chez moi, ma carte était dans mon sac et je n’ai donné aucun code à qui que ce soit", affirme Cathy, via le bouton orange Alertez-nous.

Plainte déposée, dossier clôturé

Le 5 avril, Cathy se rend au commissariat pour porter plainte contre X pour "escroquerie informatique" et transmet le procès-verbal à Belfius Mons comme preuve.

Mais l’affaire prend un tournant frustrant: "Un employé de Belfius a parcouru le dossier et a estimé que c’était de ma responsabilité. Je voudrais bien savoir en quoi !", s’insurge la sexagénaire.

Une erreur de vigilance

Benjamin Van den Eynde, négociateur pour Belfius Banque, confirme la responsabilité de Cathy.

Selon lui, l’installation de l’application Belfius Mobile, utilisée pour valider les transactions, ne peut se faire sans la coopération du titulaire du compte.

Une intervention financière n'est pas envisageable

Par mail, il explique à la victime: "Vos obligations de préservation de la sécurité de l'instrument de paiement et des données de sécurité personnalisées n'ont pas été respectées. Une intervention financière n’est pas envisageable".

Ombudsfin confirme 

Cathy sollicite alors Ombudsfin, l’organisme chargé de résoudre les litiges financiers.

Leur conclusion ne lui est pas favorable non plus: les transactions ont bien été validées via l’application Belfius Mobile, nécessitant des données personnelles, le code de la carte, et un SMS de confirmation envoyé sur son téléphone.

Selon Ombudsfin, cela suggère que Cathy a été victime d’une tentative de phishing: "Le fraudeur a probablement obtenu vos données et codes par un lien ou un message malveillant auquel vous auriez répondu". 

Fraude et manipulations

Charline Gorez, porte-parole de Febelfin (Fédération belge du secteur financier), explique que ce type d’escroquerie repose sur la tromperie.

Les fraudeurs envoient des messages prétendument émis par des institutions de confiance et incitent les victimes à fournir leurs codes. Elle met en garde:

  • Ne communiquez jamais vos codes confidentiels, même si le message paraît légitime.
  • Les banques ne demanderont jamais par téléphone de valider un paiement ou d’annuler une transaction via un lecteur de carte ou une application comme Itsme.
  • Prenez le temps de réfléchir avant de répondre à une demande inhabituelle.

Pour Cathy, cette fraude représente bien plus qu’un désagrément: "Pour Belfius, ce sont des cacahuètes. Pour moi, c’est un loyer que je n’ai pas pu honorer".
 

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