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C’est une triste histoire qu’a vécue Benjamin. Début mai, l’homme s’apprête à enterrer sa mère dans le caveau familial de son ancien compagnon, Henri, à Waterloo. Une place était censée y être réservée depuis des années. Pourtant, quelques jours avant les obsèques, la commune l’informe qu’il n’y a plus de place disponible. Contraint par les délais, Benjamin se voit dans l’obligation de faire incinérer sa mère, seul moyen de la faire reposer auprès de son compagnon.
Tout était normalement prévu
Pour lui, le choc est immense. « Tout était normalement prévu. Finalement, j’ai dû incinérer ma mère et mettre l’urne dans le caveau alors qu’elle voulait y être enterrée », déplore-t-il.
Des documents pourtant en ordre
Benjamin affirme avoir tous les documents de concession en règle. Ces papiers, datés de 2011, mentionnaient deux places encore disponibles dans le caveau. Henri, le compagnon de la maman de Benjamin, est ensuite décédé et a pris l’une des places disponibles. En théorie, il restait donc une place, alors comment expliquer cette soudaine indisponibilité ?

Malgré ses tentatives répétées de contact avec la commune, Benjamin déplore l’absence totale de réponse : « Ils n’ont pas daigné m’envoyer un mail, m’appeler ou s’excuser. J’ai l’impression qu’ils s’en foutent complètement ».
Une enquête ouverte
Alertée par la situation, Catherine Detry, échevine en charge des cimetières de Waterloo, a ouvert une enquête. Très touchée par cette affaire, elle a tenu à se rendre elle-même au cimetière. « Je vis cette affaire pleinement », confie-t-elle.
L’inspection a bien confirmé la présence de six cercueils dans le caveau. Pourtant, seulement cinq noms figurent sur la pierre tombale. Selon Catherine Detry, le cercueil supplémentaire daterait d’entre 1944 et 1973. Son occupant reste inconnu : aucune trace de cette inhumation n’existe dans les archives communales.
De qui s’agit-il ?
Une piste a néanmoins été identifiée. Il pourrait s’agir de la mère d’une des deux femmes du père d’Henri, domiciliée autrefois chez le couple à Waterloo. Le cercueil étant ancien et abîmé, il ne peut être exhumé. Dès lors, l’identité exacte de la personne enterrée restera peut-être à jamais un mystère. Une question persiste cependant : pourquoi la commune a-t-elle approuvé, en 2011, les documents stipulant qu’il restait deux places dans le caveau, s’il n’en restait finalement qu’une ?
Une erreur administrative ?
Le document de 2011 indiquant deux places disponibles repose en fait sur une déclaration réalisée en 2009 lors du renouvellement de la concession. À l’époque, la commune, confrontée à l’absence d’archives antérieures à 1975, a fait confiance aux déclarations des familles concernant les emplacements restants.
Seuls quatre noms étaient inscrits sur la pierre tombale
Catherine Detry explique : « Seuls quatre noms étaient alors inscrits sur la pierre tombale. Monsieur (Henri) a donc pensé qu’il restait deux places et a demandé le renouvellement pour lui et sa compagne ». Aucune vérification n’ayant été menée à l’époque, la commune a validé cette demande sur base des données qui s’avéraient malheureusement inexactes.
Un drame humain malgré les explications
Pour Benjamin, les explications ne suffisent pas à apaiser la peine. Il se confie : « Je peux comprendre qu’il y ait eu une erreur, mais je ne comprends pas qu’on ne me le dise pas. C’est terrible pour la mémoire de ma maman. J’ai contacté la commune et je n’ai eu aucun retour ».
Il critique également la gestion des pompes funèbres : « Elles auraient dû me proposer d’enterrer ma maman autre part en attendant de régler cette situation. Elles m’ont très mal informé ».
Des mesures concrètes
L’échevine se dit profondément affectée : « Je suis vraiment triste pour eux. J’ai pris mes fonctions récemment et, n’ayant plus eu de nouvelles de l’affaire, je pensais que tout s’était arrangé de leur côté ». Elle affirme travailler avec les pompes funèbres pour proposer un dédommagement à la famille, même si, selon ses mots, « aucun montant ne sera jamais suffisant ».
Aucun montant ne sera jamais suffisant
À la suite de cette tragédie, une décision a été prise pour éviter de futurs drames similaires : « À partir de maintenant, à chaque ouverture de vieux caveau, une inspection sera réalisée avec une caméra pour vérifier le nombre de places restantes », affirme Catherine Detry.
Elle conclut : « Je suis vraiment peinée par cette histoire. Je suis prête à rencontrer la famille si cela peut les aider dans leur deuil ».



















