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Le terrain de football de Cureghem, à Anderlecht, se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation rendant impossible la pratique du sport dans de bonnes conditions. Cette situation met en difficulté l’asbl FEFA (Football – Études – Familles – Anderlecht), qui accompagne des centaines de jeunes du quartier à travers un projet mêlant sport et intégration sociale.
Abdel, bénévole pour l’asbl FEFA, a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer la situation alarmante du terrain de football de Cureghem à Anderlecht : « Le terrain est devenu un lieu d'insécurité, marqué par des problèmes tels que la consommation de drogues, le vandalisme et des règlements de comptes entre trafiquants ». L’état dégradé du terrain met aujourd’hui à mal le fonctionnement de l’association FEFA, où jouer un match officiel était une récompense pour les jeunes investis dans leur scolarité. Nous vous avions récemment présenté cette initiative positive menée dans le quartier de Cureghem, où le sport sert de levier d’intégration et de réussite scolaire.
Un terrain dégradé, non homologué depuis décembre
« Le terrain a été rénové il y a 5 ans, mais il s’est dégradé de jour en jour et maintenant, il n’est plus praticable », raconte Abdel. En décembre 2024, lors d’un contrôle de l’Union belge de football, le terrain a officiellement perdu son homologation, rendant impossible l’organisation de matchs officiels.
On voit des gens rouler à moto à l’intérieur.
L’état du terrain est aujourd’hui « catastrophique », déplore notre alerteur. « Il y a des cratères au sol, des trous, détaille Abdel. Des personnes viennent avec des crics pour écarteler les barrières et rentrer sur le terrain. On voit des gens rouler à moto à l’intérieur, ou à vélo. » Et Abdel de constater que cet espace est détourné de sa vocation sportive : « C’est presque devenu un parc, une plaine de jeux. Mais ce n’est plus un terrain de foot ».
Des centaines de jeunes pâtissent de la situation
Dans ces conditions, l’association FEFA ne peut mener à bien sa mission, qui vise à accompagner plus de 500 enfants du quartier à travers le sport. Lotfi Mostefa, échevin en charge des sports et de la prévention à Anderlecht, souligne qu’il s’agit pourtant d’un « excellent projet », avec une forte dimension sociale : « Le sport, c’est vraiment l’accroche, rappelle-t-il. Le but n’est pas de créer des Ronaldo ou Messi, mais de former des jeunes et de les intégrer dans un milieu professionnel ».
Outre l’état dégradé du terrain, les conditions de sécurité qui y sont offertes décourageraient des familles : « Les parents réfléchissent à deux fois avant d’inscrire leur enfant là », nous rapporte Abdel.
Un contexte politique défavorable à une rénovation rapide
Lotfi Mostefa, en poste depuis le 1er décembre 2024, hérite donc d’un dossier difficile : « On a souvent ce genre de problématiques avec des terrains en milieu ouvert. C’est extrêmement compliqué à gérer, à moins d’avoir un concierge à temps plein ».
L’échevin n’entend pas garder ce terrain impraticable pour autant. « C’est le seul terrain qu’on a dans ce quartier populaire », note-t-il. Mais sa réhabilitation nécessiterait des investissements lourds : « Il va falloir mobiliser des millions d’euros pour rénover tout le tapis synthétique. Et en l’absence d’un gouvernement régional, ça va être un peu compliqué d’aller chercher les subsides. Ce n’est pas le seul projet pour lequel on est vraiment coincés ».
Des solutions temporaires
À court terme, la commune envisage d’utiliser les parties encore praticables pour les entraînements, et de relocaliser les matchs du côté de l’hôpital Erasme. Le projet FEFA pourrait aussi être adapté, en fonction de discussions à venir à la commune. L’échevin évoque notamment la possibilité de créer des zones de futsal en salles omnisport.



















