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"Une volonté de construire un avenir meilleur": et si un jeune issu d'un quartier difficile d'Anderlecht devenait… le nouveau Ronaldo?

À Cureghem, derrière les gros titres sur la violence et la drogue, des initiatives positives redonnent espoir aux jeunes du quartier. La FEFA (Football – Études – Familles – Anderlecht) en est un bel exemple: cette ASBL utilise le football comme levier pour soutenir la scolarité et le bien-être des enfants et adolescents issus de milieux fragilisés, leur offrant une bulle d'oxygène et des perspectives d'avenir.

Fusillades, violence liée à la drogue… Le quartier de Cureghem à Anderlecht a souvent fait la une des journaux ces dernières semaines pour des raisons peu flatteuses. Cette réalité et ces faits de violence ne sont pas toujours faciles à vivre pour les familles qui habitent ce quartier bruxellois.

"Ils ne sont pas définis uniquement par la violence ou la précarité mais par leur volonté de se relever, de réussir et de se construire un avenir meilleur", écrit Ahlam dans un message envoyé via le bouton orange Alertez-nous nous incitant à parler de l'ASBL pour laquelle elle travaille.

Il n'y a pas que du négatif dans cette zone située à proximité de la gare du Midi. Et la FEFA (Football – Études – Familles – Anderlecht) en est un bel exemple. Ahlam est référente psycho-sociale pour l'ASBL. Elle explique: "L'organisation œuvre pour l'accompagnement de jeunes issus de milieux sociaux fragilisés en combinant la pratique du football, un soutien scolaire ainsi qu'un soutien psychologique et social."

"Le foot, c'est l'accroche"

Concrètement, la FEFA utilise le football comme "prétexte" pour intéresser les jeunes. "Le foot, c'est l'accroche et ensuite on suit les jeunes dans leur parcours scolaire notamment", explique Mbona. Notre interlocuteur est membre de l'ASBL depuis 7 ans, d'abord comme joueur, désormais comme coach.

"La base de notre ASBL, c'est une relation de confiance entre l'éducateur et le jeune. On les aide à l'école, dans la vie personnelle et dans le football." C'est ainsi que Mbona résume son métier.

Il voit ses entraînements comme une bulle d'air pour les jeunes et évite de mentionner les problèmes de violence qui entachent la réputation du quartier: "Ça n'a pas d'impact sur mon travail. Il est vrai que les enfants en parlent mais notre responsabilité est de ne pas les mêler à ces problèmes. Quand ils viennent à l'entraînement, on leur parle uniquement de football."

Et si le football est un prétexte, pas question de prendre ça à la légère pour autant. Mbona nous parle, par exemple, très fièrement d'un de ses joueurs qui évoluera la saison prochaine au niveau élite sous les couleurs de l'Union Saint-Gilloise.

"La FEFA m'a appris respect et discipline"

Younes, 17 ans, est à la FEFA depuis deux ans. Il est épaulé par les équipes de l'ASBL et aide aussi les plus jeunes à faire leurs devoirs. Il estime que son aventure au sein de ce groupe l'a beaucoup aidé: "L'année dernière, j'avais beaucoup de difficultés dans mes études, par exemple."

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L'accompagnement n'est pas uniquement scolaire: "Et ça ne s'arrête pas au foot non plus. La FEFA aide les enfants qui rencontrent des difficultés dans la vie. S'ils ont des problèmes familiaux disons, ils peuvent venir en parler sans que ça ne s'ébruite. Ça fait partie du projet." Il évoque sa propre expérience: "La FEFA m'a appris à respecter plus les autres, la discipline et le travail d'équipe."

Younes pourrait suivre les pas de Mbona et devenir coach à l'ASBL, il suit d'ailleurs une formation à cet effet. Toutefois, cela reste un plan B pour ce jeune homme qui affiche clairement son ambition de devenir footballeur professionnel un jour.

Pas d'école, pas de match

L'ASBL FEFA permet à ces jeunes issus de milieux fragilisés de rêver… tout en gardant les pieds sur terre: "On analyse les bulletins, on voit si l'enfant a besoin de soutien scolaire et ensuite, on regarde l'évolution. Si on voit que le jeune ne fait pas d'efforts, on restreint les entraînements. Si ça perdure, on retire aussi les matchs. On essaye de booster l'enfant à l'école pour qu'il puisse avoir cette récompense de jouer", explique Mbona.

Dans la même idée, la FEFA accompagne ses bénéficiaires plus âgés dans la recherche d'un emploi. Pour laisser le mot de la fin à Ahlam, cette ASBL communale fondée en 2006 met tout en œuvre pour "permettre aux jeunes qu'elle accompagne de s'en sortir malgré un environnement difficile."

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