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Quand Evangelos gare son véhicule pour accompagner son père à un rendez-vous médical, il n’imagine pas un instant le retrouver accidenté. Via le bouton orange Alertez-nous, il relate sa mésaventure, en espérant retrouver des témoins.
Il y a près de trois semaines, le Bruxellois a stationné son véhicule, une BMW 316d Touring de 2015, en matinée dans le parking des Cliniques universitaires Saint-Luc. Il pénètre dans le parking à 9h33. Quand il retourne chercher son véhicule à 11h05, il explique l’avoir découvert complètement déplacé et contre la voiture garée à sa gauche. Son hypothèse: "Quelqu’un a certainement reculé avec une boule attache remorque et poussé ma voiture en arrière sur plus d’un mètre » Il précise : « Vu la position de mon véhicule, l’impact a dû être énorme et le véhicule a dû être trainé avec force".
Je suis très fâché et en même temps, ça ne m’étonne pas
Sa première réaction ? "J’étais complètement dégouté. On vous cogne et on part sans laisser de mot, sans rien, j’étais choqué. Je n’ai pas été élevé comme ça". Il poursuit : "Je suis très fâché et en même temps, ça ne m’étonne pas". Il a même fait le tour du parking pour tenter de retrouver le ou la responsable, en vain. Il ajoute que quand il est revenu dans le parking, une voiture se trouvait à la place du véhicule qui lui est rentré dedans. Cette personne est arrivée à 10h32 et dit n’avoir vu personne.
Il constate des dégâts à l’avant de sa voiture et sur celle stationnée à sa gauche. Appelée sur les lieux, la police demande de faire un constat amiable puisque sa voiture a touché celle se trouvant à côté. Au début l’un des agents avait du mal à le croire, mais Evangelos est catégorique : "J’ai mis le frein à main, je me suis mis en première vitesse et j’ai bloqué mon volant comme je le fais toujours". Il indique vouloir porter plainte contre X pour délit de fuite.
Il prend également contact avec son assurance. Il envoie le constat amiable et les photos de l’accident. Dépité, Evangelos souhaite aujourd’hui trouver des témoins, même s’il n’a pas beaucoup d’espoir : "C’est la première fois que je suis confronté à un vrai délit de fuite. Et j’espère ne pas en revivre d’autres".
Qui va payer pour les réparations?
Sa voiture est assurée en RC (responsabilité civile) avec une omnium partielle. Les dégâts causés au véhicule tiers seront pris en charge. Mais, en ce qui concerne, les dégâts sur son propre véhicule, c’est plus compliqué, comme il y a délit de fuite et qu’il ne bénéficie pas d’une grande omnium (qui couvre les dégâts matériels sur son propre véhicule). Si la personne responsable peut être identifiée, via des témoignages ou de la vidéosurveillance, il y aura un recours contre son assureur, souligne Assuralia, la fédération des entreprises d’assurances. D’où la volonté d’Evangelos de retrouver des témoins, car il n’y a apparemment pas de caméra. La partie protection juridique de son assurance peut suivre l’éventuel dossier répressif et aider dans les démarches, ajoute Assuralia.
Il existe bien un fonds pour aider les victimes d’accidents avec délit de fuite, le Fonds commun de garantie belge, mais il n’intervient que pour les dommages corporels. Il ne prend en charge les dégâts matériels que si les dommages corporels sont importants.
Les accidents avec délit de fuite sont de plus en plus nombreux. En tout cas, ceux s’accompagnant de blessures ou de décès.
En 2022, il y a eu 4.765 accidents avec délit de fuite ayant provoqué des dommages corporels. Cela représente 13 % de l’ensemble des accidents et donc un accident sur huit. "C’est énorme", estime Benoit Godard, le porte-parole de l’Institut Vias, chargé de la sécurité routière.
A titre de comparaison, en 2013, on était à 4.460 accidents avec dommages corporels et délit de fuite, mais cela représentait 11 % de tous les accidents.
Pour Benoit Godard, "c’est paradoxal, car il y a aussi de plus en plus de caméras. C’est un problème majeur. Beaucoup d’usagers faibles sont les victimes de ces délits de fuite".
