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"Je vais bientôt péter un câble": Natacha vit sans électricité depuis UN MOIS, elle ne sait plus vers qui se tourner

Le 5 avril. C'est la date de la fermeture du compteur de Natacha. Depuis, elle se débrouille… sans électricité. "Je vis avec des bougies", témoigne-t-elle. Sa situation est particulière. En fin de contrat avec son fournisseur d'électricité, elle a décidé d'en changer. Le hic ? Natacha est bruxelloise. Or, à Bruxelles, seuls deux fournisseurs acceptent les nouveaux clients résidentiels: Engie et TotalEnergies. Jusque-là, pas de problème pour cette habitante des Marolles désireuse de se fournir chez Engie.

Quelle ne fut pas la surprise de Natacha quand elle a vu que le fournisseur avait "annulé le contrat sans prévenir". Par ses propres moyens, elle a découvert que l'annulation serait due à une dette vieille de 15 ans. Nous avons contacté le porte-parole d'Engie qui a confirmé l'information. Un impayé dont Natacha ne se souvient même pas, elle se pose la question: "N'y a-t-il pas prescription ?" Effectivement, le temps passé a une incidence, mais c'est plus compliqué que cela. Engie précise la nuance: "Le délai de prescription étant dépassé, nous n'entamons plus aucune action pour récupérer cette créance. Malgré cela, tant que le montant n'est pas payé, nous pouvons, en vertu de la législation, ne pas donner suite à la demande de contrat."

"Je suis dans une impasse"

Avec sa pension de 1.200€ par mois, Natacha dit ne pas être capable de s'acquitter de cette dette. Elle s'est alors adressée à TotalEnergies. Mais là, le problème est ailleurs: "Mon adresse n'est pas reconnue." Vraisemblablement perdue, la Bruxelloise qui vit seule, ne sait plus vers qui se tourner: "Je suis dans une impasse. Je vais bientôt péter un câble." Résultat: elle attend impatiemment son rendez-vous avec un assistant social pour tenter de trouver une solution. "Chez moi, tout fonctionne à l'électricité", désespère-t-elle.

Sa vie a radicalement changé. Elle raconte: "Je vis sans Internet, grâce à ma voisine, je peux charger mon téléphone. C'est mon seul lien avec le monde extérieur." Pour manger, c'est aussi le branle-bas de combat. Si Natacha a la chance d'avoir une cuisinière qui fonctionne avec une bombonne, elle n'a pas de frigo ou de congélateur fonctionnel pour les aliments: "Je ne peux pas faire les courses, je ne peux rien conserver. Ça me coûte encore plus cher maintenant." Elle ironise: "Je suis une clodo de luxe. Je n'ai pas d'électricité mais un toit sur la tête et un lit dans lequel dormir."

Contacter le CPAS

Natacha est sidérée: "Peut-on couper l'électricité comme ça?" Pour répondre à cette question, nous avons contacté le gestionnaire de réseau bruxellois, Sibelga. Malheureusement pour la pensionnée, il n'y a pas d'erreur, c'est la procédure. À une exception près: l'hiver, entre le 1er octobre et le 31 mars, il est interdit de priver un ménage d'électricité. Dans ce cas-là, Sibelga prend en charge la fourniture de gaz et d'électricité au tarif social.

Dans le cas de Natacha, l'éventail des possibilités n'est pas infini. Elle peut, d'une part, régler sa dette à Engie ou trouver une solution avec TotalEnergies. D'autre part, elle peut se tourner vers le CPAS pour que Sibelga devienne éventuellement son fournisseur de dernier ressort. Auquel cas, pendant 12 mois, elle sera assurée d'avoir l'électricité et le gaz à un tarif avantageux. Brugel, l'organisme chargé de la régulation du marché précise que Natacha, qui n'a plus de contrat énergie, ne peut actuellement pas bénéficier du statut de client protégé.

La précarité énergétique est un problème plus commun qu'il n'y paraît. La région bruxelloise est particulièrement touchée. Selon un rapport de la Fondation Roi Baudoin, un ménage bruxellois sur quatre en souffre.

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Commentaires

5 commentaires

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  • Votre réponse est merdique ! Cette dame doit des milliers d'euros à Engie et elle aurait soit disant oubliée une dette de 27.000€ ! Faudrait arrêter de pousser le bouchon trop loin et à un moment donné accepter les erreurs que l'on fait plutôt que de les rejeter sur les autres !

    jonathan desmet
  • Quand on et Belges voilà le resultat ici dans notre pays qui et le notre vaut mieux être réfugiés ou ukrainiens alors aucun problème vous avez tout

    Denis Alain
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  • Tout le monde doit payer ses dettes. On a tous des périodes difficiles dans une vie. Si l'on n'est pas correct et que l'on refuse de payer ce qui est dû celà fini toujours par nous rattraper. Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent dans les ennuis tout en respectant les règles du jeu et je compatis. Mais ici, il ne faut pas exagérer, sinon plus personne ne paie ses factures.

    Fabrice Alexandre
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  • Elle va peter un câble ... électrique !

    1977 Veteran
     Répondre
  • "Avec sa pension de 1.200€ par mois, Natacha dit ne pas être capable de s'acquitter de cette dette." de combien est cette dette ? Ce n'est pas de la prescription qu'elle devrait bénéficier, mais au contraire elle devrait s'acquitter de 15 ans d'intérêts ! 15 ans sans payer, c'est de la négligence ou du vol, qu'elle ne vienne pas se plaindre si ça lui retombe dessus un jour.

    roger rabbit
     Répondre