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Maggy, habitante de la Chaussée de Charleroi à Sombreffe, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Elle a été stupéfaite lorsqu’elle a appris l’ouverture imminente d’une boîte de nuit à quelques mètres de chez elle. Le Nova Club, qui devait ouvrir ses portes le 11 janvier 2025, s’est installé dans un bâtiment ayant autrefois accueilli le restaurant ChillGrill et la boîte de nuit Sinatra. Explications.
Situé sur la Chaussée de Charleroi 80, dans un bâtiment ayant accueilli par le passé le restaurant ChillGrill et la boîte de nuit Sinatra, le Nova Club devait ouvrir ses portes ce 11 janvier 2025. L’équipe de ce nouveau bar dansant avait misé sur une communication dynamique pour attirer les noctambules de la région sombreffoise.
Dans une annonce publiée sur Facebook, ils promettaient une expérience unique: "Le Petit Nova ouvre ses portes! Au cœur de Sombreffe, après plusieurs années de silence depuis la fermeture du mythique Sinatra. Ce petit club est prêt à vous faire vibrer avec une ambiance inoubliable et des DJ d'exception aux platines."
Le projet a rapidement trouvé un public. Plus de 620 personnes se disaient intéressées par la soirée d’ouverture sur les réseaux sociaux, et la page officielle du club compte déjà 4.500 abonnés.
"Nous sommes très mécontents"
Les exploitants avaient donc prévu la soirée d'ouverture ce week-end, avec le duo ODARA, aux platines jusqu’à 4 heures du matin. Mais cette annonce n’a pas enchanté tout le monde. Plusieurs habitants, dont Maggy, voisine directe du bâtiment, ont découvert par hasard l’existence du projet.
Elle nous a contactés afin de faire part de ses préoccupations: "Nous n’avons reçu aucun avertissement. Les riverains, comme moi, sont très mécontents".
Infirmière à domicile, la Sombreffoise a peur des "dérives qui s'en suivront". Elle habite une maison accolée au parking non clôturé du bâtiment et exprime ses craintes face à ce qu’un tel projet pourrait entraîner. "J'ai peur de voir venir 500 voitures chez moi", détaille-t-elle.
Mais le 7 janvier, un communiqué publié sur la page Facebook du Nova annonce un report de l’ouverture pour des raisons administratives.
Le propriétaire n'avait pas les autorisations nécessaires
Les inquiétudes de Maggy rejoignent celles d’autres habitants de Sombreffe. Alerté fin décembre par la promotion en ligne, le bourgmestre de Sombreffe, Jonathan Burtaux, a rapidement pris les choses en main. Après vérification, il est apparu que le propriétaire n’avait pas obtenu les permis nécessaires. Une réunion a eu lieu cinq jours avant l’ouverture, lors de laquelle les autorités ont clarifié la situation.
"Nous avons appris la nouvelle fin décembre via les réseaux sociaux. Nous avons alors invité le propriétaire à une réunion et lui avons expliqué qu'il lui fallait certains permis d'exploitation afin d'ouvrir le 'Nova Club'" explique le bourgmestre.
Pour ouvrir ce genre de bâtiment, certains permis sont, en effet, nécessaires. Par exemple, le Permis Unique, si l'établissement dépasse un certain seuil de décibels ou que des équipements susceptibles de causer des nuisances sont utilisés (groupes électrogènes, systèmes d’éclairage intensif, etc.). Pour l'obtenir, il faut déposer une demande auprès de la région compétente, en l'occurrence la Région wallonne.
La tranquillité et la sécurité comme ambitions
Pour le bourgmestre, "la question, ce n'est pas de savoir s'il y a une possibilité d'ouverture de la boîte, mais plutôt à quelles conditions".
"La priorité est la sécurité de tous et la tranquillité des riverains. Nous avons conseillé au propriétaire d’introduire une demande de permis pour régulariser la situation," a-t-il tenu à souligner.
Actuellement, un arrêté de police a été pris pour interdire l’ouverture jusqu’à nouvel ordre. "Nous voulons encourager les initiatives locales, mais dans un cadre harmonieux et sécurisé. La Chaussée de Charleroi ne doit pas devenir un enchaînement de boîtes de nuit. Nous sommes là pour accompagner le mieux possible les projets, pas pour les bloquer", précise Jonathan Burtaux.
Quelles perspectives pour le Nova Club ?
Les exploitants du Nova Club ont exprimé leur regret sur leur page Facebook, tout en promettant un avenir meilleur pour leur projet : "Ce n’est qu’un report. Nous faisons tout pour accélérer le processus et vous offrir un lancement encore plus mémorable."
Le bourgmestre, tout en rappelant la nécessité de respecter les procédures, a tenu un discours conciliant : "La liberté d'entreprise existe toujours, mais la procédure d'introduction de permis doit être faite. Je suis là pour les encadrer, pour que cela soit le plus positif possible pour tous."
Sur Facebook, l’annonce du report a provoqué de vives réactions. Certains saluent la décision des autorités : "Bonne décision, un tel établissement doit disposer d’un permis environnemental." D’autres déplorent cet obstacle : "On ne peut plus rien faire de nos jours sans que ça pose problème."
Contacté, le gérant du Nova Club n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Un avenir suspendu aux autorisations
Le Nova Club pourra-t-il ouvrir ses portes prochainement? Cela dépend désormais de la capacité de ses exploitants à obtenir les permis requis.
Ils sont invités à entamer les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes, notamment la Région wallonne, pour obtenir les permis requis.
Selon le bourgmestre Jonathan Burtaux, le propriétaire a été informé des services communaux pouvant l'accompagner dans cette procédure. Si le projet voit le jour, il pourrait bien redonner vie à cet ancien lieu emblématique de Sombreffe, à condition de trouver un équilibre entre ambiance festive et respect des riverains.