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"S'il y a un mort ou un blessé, je porterai plainte contre le bourgmestre": Michael dénonce le manque de sécurité routière dans sa rue à Jupille

De nombreux habitants d'une rue à Jupille (Liège) dénoncent le comportement "dangereux" des automobilistes qui passent devant chez eux. Ils demandent aux autorités de prendre des mesures pour limiter la vitesse. Selon la police, cette rue n'est pas plus accidentogène qu'ailleurs. Mais les forces de l'ordre pointent du doigt le comportement "inacceptable" d'une "minorité de conducteurs".

Depuis quelques semaines, les habitants de la rue de Liège à Jupille peuvent lire le message "Roulez moins vite" tagué sur la route. Un message, dont l'auteur est inconnu, qui laisse transparaitre l'agacement de la population face à l'insécurité routière qui règne dans leur quartier. "Nous sommes nombreux dans la rue à en avoir marre du comportement des automobilistes", nous indique Michael, habitant de la rue, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour mettre un lumière la situation. "Ils n'hésitent pas à dépasser, quitte à rouler sur la voie inverse. Ils sont dangereux". 

La rue de Liège à Jupille est un axe très emprunté puisqu'il relie la cité ardente, Wandre, Visé et Cheratte. Près de 10.000 voitures passent quotidiennement sur cette voie, selon Michael, en raison de travaux sur les axes alternatifs. 

"C'est encore pire la nuit. Les gens roulent super vite et ne font pas attention. Il y a beaucoup d'accidents et de délits de fuite. Plusieurs habitants de la rue se sont réveillés un matin en découvrant que leur voiture avait été emboutie pendant la nuit sans possibilité, évidemment, d'identifier l'auteur des faits", explique encore Michael. 

Des appels aux autorités restés sans réponse

Résidant de la rue depuis deux ans, Michael a déjà entamé plusieurs démarches pour tenter de résoudre le problème : "J'ai envoyé plusieurs lettres et mails aux autorités locales, notamment au bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, ainsi qu'à la police du quartier, afin que des mesures soient prises pour tenter de limiter la vitesse, mais pour l'instant je suis toujours resté sans réponse"

Dès lors, pour Michael, le message tagué sur la route est une bonne chose, même s"il n'est pas sûr que cela suffise.

Responsabilité engagée

Les habitants en sont arrivés à proposer à la Ville de Liège de financer eux-mêmes l'installation d'un radar tronçon dans la rue et de reverser l'argent récolté par les amendes à des associations. Une proposition qui est restée, là encore, sans réponse, d'après Michael : "Ils ont dû nous prendre pour des fous"

Pourtant, des radars mobiles ont déjà été installés dans la rue : "Cela ne règle pas le problème sur le long terme. Une fois qu'ils sont enlevés, les automobilistes recommencent à rouler comme des fous. Or, il y a des enfants, des animaux, des personnes âgées qui circulent à proximité. Ils sont directement mis en danger". 

Ne mâchant pas ses mots, l'habitant fait une promesse : "S'il y a un jour un blessé grave ou un mort, je tiendrai le bourgmestre responsable et je porterai plainte contre lui"

Un problème d'envergure

Le problème soulevé par Michael ne s'arrête par à la fin de la rue de Liège, mais se poursuit sur la rue de Visé, dans la continuité de la première. Un problème épinglé par la population et que Pierre Eyben, conseiller communal VertArdent à Liège, a porté à la connaissance de Willy Demeyer à deux reprises, dont la deuxième très récemment, en réaction au message inscrit sur la route. 

"Il aura fallu le temps, mais ça commence à bouger. Le bourgmestre m'a affirmé très récemment avoir transmis le dossier à la police locale, afin que des mesures soient prises, avec notamment la mise en place d'un radar", nous a-t-il expliqué par téléphone. Une première étape positive même si, pour Pierre Eyben, ce "on va commencer à travailler sur le dossier" peut à la fois tout et ne rien dire et, surtout, ne donner aucune date pour des actions concrètes. 

Des camions continuent d'emprunter cette voie

"La population en a marre, le problème traine depuis trop longtemps, au moins deux ans. Et le trafic particulièrement conséquent et bruyant, avec des vitesses beaucoup trop importantes pour ce type de quartiers, avec de très nombreux camions, ne cesse de causer du stress aux habitants qui sont réveillés la nuit", confie le conseiller communal. Certains ont d'ailleurs constaté des fissures dans leur maison, en raison des vibrations causés par les nombreux camions qui passent dans la rue, assure l'écologiste. 

"C'est pourquoi je milite pour que des mesures transitoires soient mises en place, avec notamment la limitation de vitesse et l'interdiction de passage pour les camions durant certaines heures", explique Pierre Eyben. "D'autant plus que, malgré l'interdiction, des camions Jupiler continuent d'emprunter cette voie, plutôt que celle longeant la Meuse. Il faut faire quelque chose et vite pour apaiser la population". 

"Nous avons transmis le dossier"

Du côté du bourgmestre de Liège, Willy Demeyer, on nous assure que les demandes de Michael ont été rassemblées et renvoyées une nouvelle fois à la police pour que le dossier soit pris en considération, mais en l'état "nous ne pouvons rien faire. Ce n'est pas à nous d'agir". 

La police de Liège semble en effet bien au courant de la situation. La porte-parole confirme tout d'abord que la rue de Liège est particulièrement fréquentée. "Cette rue se situe dans la prolongation de la rue de Visé. Ces deux rues sont des voiries importantes où la circulation est dense et en augmentation depuis les aménagements du boulevard urbain, le trafic s'étant en partie reporté sur cet axe", indique Jadranka Lozina, tout en relativisant le nombre d'accidents. "La rue de Liège n'est pas plus accidentogène qu'ailleurs", précise-t-elle. 

Une minorité de conducteurs ont des comportements inacceptables

En matière de lutte contre les excès de vitesse, la police affirme positionner régulièrement son lidar en alternance dans ces deux rues. "Cette technique semble fonctionner puisque le comportement général des usagers est considéré comme "normé" dans la rue de Liège. 85% des usagers ne dépassent pas la vitesse de 46km/h", assure la porte-parole qui regrette toutefois le comportement de certains automobilistes. "Il n'en reste pas moins qu'il est bien réel qu'une minorité de conducteurs ont des comportements inacceptables. C'est eux qui créent le sentiment d’insécurité dans la population".

Selon Jadranka Lozina, les policiers du commissariat de quartier sont en contact régulier avec les riverains. "Les contacts sont constructifs et bons".

Enfin, la porte-parole révèle que des travaux travaux importants vont débuter dans la rue de Visé : aménagement de pistes cyclables, création d'une zone 30. "Les autorités ont déjà été interpellées afin d'étendre ce type d'aménagement notamment sur toute la rue de Visé et la rue de Liège", assure-t-elle. 

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