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Un Damrémois s’inquiète de la présence de sangliers autour du terril de son quartier. Les populations de sangliers ont effectivement beaucoup augmenté ces dernières décennies. Pour enrayer cette expansion, la Wallonie prévoit différentes mesures de régulation.
Cédric constate la présence croissante de sangliers aux abords des terrils de Dampremy, section de la ville de Charleroi. "Je crains que nous ne finissions envahis", s’alarme-t-il via le bouton orange Alertez-nous. Il a lui-même filmé plusieurs de ces bêtes, à seulement quelques mètres de distance, en plein milieu du quartier. "Parfois, j’en croise un ou deux, d’autres fois dix d'un coup, raconte Cédric. Ils n’ont pas de quoi manger, donc ils fouillent les poubelles". Le jeune homme estime que leur nombre ne cesse d’augmenter.
Pourquoi sont-ils de plus en plus nombreux ?
Selon Benoît Thirionet, directeur du SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement, "les populations de sangliers se sont fortement développées ces 30-40 dernières années, tant en termes d’effectifs (triplement, au minimum) que d’un point de vue géographique (nord du Sillon Sambre-et-Meuse, bois péri-urbains, zonings, réserves naturelles, …)". Les raisons sont multiples : "Taux de reproduction élevé (jusqu’à 200 %, jusqu’à 3 portées sur 2 ans), amélioration des conditions alimentaires (fructifications forestières plus fréquentes, développement des cultures de maïs notamment), hivers cléments réduisant la mortalité des jeunes, augmentation des superficies boisées, présence de zones non chassées servant de refuge, prélèvements par la chasse parfois insuffisants…".
Ils se nourrissent tout simplement en fouillant les poubelles.
D’après Cédric, qui en croise régulièrement, ces sangliers "n’attaquent pas" et "ne sont pas méchants". Il relativise la peur grandissante de certains riverains, assurant que ces bêtes "se nourrissent tout simplement en fouillant les poubelles". Toutefois, il reconnaît qu’"un animal sauvage" peut représenter un risque, surtout pour "les personnes plus âgées" ou "les mères de famille qui marchent dans la rue".
Réguler la population : quelles mesures ?
Les autorités locales confirment être au courant de la situation. "On doit étudier la situation tout en restant cohérents avec la législation", déclare Maxime Hardy, porte-parole de la ville de Charleroi.
Benoît Thirionet détaille les règles en vigueur : "En Wallonie, la période de chasse en battue au bois du sanglier s’étale sur 3 mois, du 1er octobre au 31 décembre. Ces 5 dernières années, pour tenter de limiter/diminuer la population, cette période a la plupart du temps été prolongée en janvier, comme cette saison. Les battues en plaine sont possibles du 1/08 au 29/02 en vue de protéger notamment les cultures. L’espèce est chassable toutefois toute l’année via l’affût".
Il ajoute également que, pour tenter d’enrayer cette croissance, "des modalités de destruction sont possibles avec notamment un arrêté spécifique à cette espèce applicable depuis mars 2024. Elles permettent de réguler le sanglier là où il pose problème, avec des moyens étendus (pièges, tirs de nuit…) pour les agriculteurs ou gestionnaires de territoire naturel. La destruction pour motif de sécurité publique est également possible avec des moyens complémentaires permettant notamment la gestion en zone urbanisée".