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"Tu aimes le sexe?": Frédéric découvre un message très alarmant sur le compte Messenger de sa fille

Frédéric tire la sonnette d'alarme. Sa fille, mineure, a reçu des messages inquiétants sur Facebook Messenger d'un faux profil. Il met en garde tous les parents : "Ça commence par des messages et ça termine par des photos ou des rencontres", prévient-il.

La fille de Frédéric a 15 ans et fait du tir à l'arc depuis quelques années. Depuis son compte Facebook et sa chaîne Youtube, dédiés à son sport, elle poste des vidéos pour partager son évolution. 

"Elle reçoit souvent des messages de personnes qui s'intéressent à ce qu'elle fait", raconte Frédéric. Mais début février, un message attire son attention.

Une certaine Leslie se présente, prétend avoir découvert son profil et souhaite échanger avec elle. La conversation débute en anglais, ce qui arrange la jeune fille, désireuse de pratiquer cette langue. Cependant, le ton change rapidement. "Leslie" lui demande quels sont ses hobbies, puis, sans détour, si "elle aime le sexe".

"Elle a tout de suite eu le bon réflexe de m'en parler", confie Frédéric, alarmé par la tournure de la conversation. "J'ai directement analysé les messages en question et remarqué que c'était suspect. J'ai fait une capture d'écran pour garder une trace, j'ai bloqué la personne et ai signalé son profil à Facebook".

Usurpation d'identité et plainte à la police

En menant ses propres recherches, Frédéric découvre l'existence d'une personne portant le même nom que le faux profil, mais dont la photo ne correspond pas du tout. "Cette fameuse Leslie existe réellement, mais elle n'a évidemment rien à voir avec cette histoire. Quelqu'un a sûrement usurpé son identité", explique-t-il.

Frédéric prévient ses contacts Facebook et ceux de sa fille, puis porte plainte au commissariat de Braine-l'Alleud. "Les policiers ont directement pris ma plainte au sérieux et m'ont dit qu'une enquête serait ouverte", rapporte-t-il, tout en soulignant la difficulté de localiser les cybercriminels.

C'est très important que les enfants puissent communiquer avec leurs parents

Si Frédéric a contacté RTL info via le bouton orange Alertez-nous, c'est pour sensibiliser les parents à ce type de danger. "Ça commence par un message, puis ça termine par des photos ou des rencontres. Dans notre cas, la situation a été prise en main très rapidement, donc nous avons évité que ça aille plus loin. Je suis très fier de ma fille, qui a eu le bon réflexe en m'en parlant".

Ancien agent de protection rapprochée, Frédéric est très vigilant quant à la sécurité de ses enfants. "Si elle voulait partager sa passion pour le tir à l'arc sur les réseaux sociaux, je me chargeais de mettre un contrôle parental pour la protéger". Il insiste sur l'importance d'instaurer un climat de confiance avec les enfants. "S'énerver est justement la chose à ne pas faire. Il faut mettre les enfants en confiance pour qu'ils puissent venir nous voir en cas de problème."

Le "grooming" en augmentation

"C'est un faux profil, clairement du grooming", confirme Stephan Smets, porte-parole de Child Focus. Il ajoute qu'ils enregistrent une cinquantaine de cas de ce type par an, souvent via les réseaux sociaux ou les jeux en ligne. "Les prédateurs et les pédosexuels sont là où les jeunes sont. Les jeunes sont de plus en plus sur les jeux, sur les réseaux sociaux, alors les prédateurs aussi", explique-t-il.

Child Focus mène de nombreuses actions de prévention dans les écoles et auprès des parents. "Ce n'est pas facile de parler de sexualité avec les jeunes, mais à partir de la 5e et 6e primaire, on va dans les écoles pour les sensibiliser avec les risques du numérique et de manière générale", explique Stephan Smets.

Il faut en parler à quelqu'un de confiance

Il souligne l'importance du dialogue entre parents et enfants. "Le conseil principal aux enfants, c'est que si tu sens que quelque chose n'est pas ok, il faut en parler à quelqu'un de confiance. Un parent par exemple". Il encourage également les parents à s'intéresser aux activités en ligne de leurs enfants. "Si le jeune publie une vidéo sur TikTok, c'est important de la voir, de demander : "Tiens, qu'est-ce que tu as fait, je peux voir ?", de regarder les likes aussi", recommande-t-il.

Une très bonne réaction de Frédéric et sa fille

Stephan Smets salue la réaction de la fille de Frédéric. "La fille a eu la bonne réaction d'en parler avec son papa. Il faut toujours en parler avec un adulte de confiance. On peut téléphoner à Child Focus, aussi, c'est dans nos compétences. On lui aurait dit de prendre des captures d'écran et puis de couper".

Il rappelle que des ressources sont disponibles pour les parents et les enfants en ligne.

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