Une rue envahie par des rats « agressifs » à Marcinelle : « Il s’est mis droit avec un petit cri et attaquait »

À Marcinelle, une rue n’est plus accessible en voiture. Sur place, une odeur de décharge se dégage, avec un cadavre de rat sur le sol. Après une poignée de minutes, ses congénères apparaissent près du garde-manger et pas seulement dans la rue.

Alison a vécu un moment de panique vendredi. Un rat s’est invité chez elle. Kevin, son voisin, est venu à la rescousse et décrit une scène incroyable. « Réellement, il s’est mis droit avec un petit cri et attaquait. J’étais avec mes enfants. Il était très hargneux. Il n’a pas peur. Il sautait vraiment vers moi. Donc, j’ai essayé de caler dans la pièce pour essayer de l’attraper avec un plat. Malheureusement, on n’a pas pu, il était trop agressif. J’ai dû le terminer moi-même », explique le riverain. « Sinon, ma voisine était paniquée. Elle n’osait même pas sortir de la pièce », ajoute le père de famille.

« Même mon voisin a vraiment galéré pour s’en débarrasser parce qu’il attaquait énormément. Ils sont vraiment habitués. Ils sont à l’aise », confirme Alison.

Sur le coin, la maison est abandonnée. Les rats sortent de la cave. La compagne de Kevin, enceinte de 8 mois, a dû également fuir. « Il nous a tous fixés. Comme je suis enceinte, mon réflexe a été de courir. Mon compagnon a shoté dedans. Sinon, il nous courait après. Il croyait qu’on voulait l’attaquer », raconte Sarah.

La ville de Charleroi assure organiser deux campagnes de dératisation par an, avec plus de 26.000 sachets de raticide distribués l’an dernier gratuitement. L’origine du problème, ce sont les déchets. « Nous comprenons le désarroi des citoyens face aux incivilités qui engendrent des nuisances. Ces comportements individuels doivent être combattus. C’est pourquoi nous investissons dans des caméras de surveillance, la formation d’agents constatateurs et un système de sanctions dissuasives », répond la Ville dans un communiqué.

20.000 euros d’amendes en 2025

20.000 euros d’amendes ont été infligés en 2025. Par an, ce sont plus de 4.500 tonnes de dépôts sauvages à évacuer, soit 22 kilos par habitant. « C’est la catastrophe et c’est de pire en pire, malgré les contrôleurs qui essayent de faire un maximum. C’est toujours comme ça. Plus il y en a, plus on en remet. Nous, on ne sait pas faire grand-chose de toute façon, même si nous, on paye tout », déplore Morgane, une autre riveraine.

Alertés par le voisinage, les nouveaux propriétaires de la maison à l’abandon se sont rendus sur place lundi soir. Le couple a promis de faire venir une société spécialisée dans la dératisation et ce, très rapidement. Une bonne nouvelle pour le voisinage.