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Grimper dans l'espace à l'aide... d'un ascenseur: le projet fou d'une entreprise japonaise, le premier test a lieu aujourd'hui

C’est un rêve qui ne date pas d’hier: grimper dans l’espace au moyen d’un simple ascenseur, jusqu’à une station en orbite des milliers de kilomètres au-dessus de nos têtes. En 1895 déjà, le fondateur de l'astronautique soviétique en avait eu l’idée après avoir vu la Tour Eiffel à Paris. Une équipe de chercheurs japonais planche actuellement sur ce projet un peu fou, avec l’aide d’une entreprise réputée spécialisée dans la construction de gratte-ciels. Le matériel décolle ce mardi en vue d’un premier test prévu avec une version miniature.

Une équipe de chercheurs japonais, qui planchent sur la construction d'un ascenseur spatial, vont réaliser prochainement un premier test dans le cosmos avec une version miniature, encore loin cependant des oeuvres de science-fiction. Ces scientifiques de l'université de Shizuoka espèrent réussir à déplacer une boîte de tout juste six centimètres de long sur trois centimètres de large et autant de hauteur, le long d'un câble de 10 mètres tendu dans l'espace entre deux petits satellites. La fusée H-2B transportant le matériel doit décoller le 11 septembre de la base de Tanegashima dans le sud de l'archipel. "Il s'agira de la première expérience au monde qui teste le mouvement d'ascenseur dans l'espace", a assuré un porte-parole de l'université, contacté jeudi par l'AFP. Le déplacement sera surveillé par des caméras placées dans les satellites.


Un ascenseur rêvé depuis longtemps

Le concept d'ascenseur spatial montant le long d'un câble sur des milliers de kilomètres jusqu'à une station située en orbite géostationnaire remonte au 19e siècle: le fondateur de l'astronautique soviétique Konstantin Tsiolkovski en a eu l'idée en 1895 après avoir vu la Tour Eiffel à Paris. Près d'un siècle plus tard, le romancier Arthur Clarke la revisitait dans son roman d'anticipation "Fontaines du paradis" publié en 1978.

Mais les barrières technologiques ont pour l'heure cantonné ce rêve au stade théorique. Une entreprise japonaise du bâtiment des plus sérieuses, Obayashi, qui collabore avec l'équipe de Shizuoka, étudie elle aussi des moyens de bâtir son propre ascenseur pour emmener des touristes dans l'espace d'ici à 2050. Elle avait expliqué en 2012 envisager de tendre un câble en nanotubes de carbone, une structure matérielle vingt fois plus résistante que l'acier. La cabine se déplacerait grâce à cette tige géante qui ne mesurerait pas moins de 96.000 km, le quart de la distance de la Terre à la Lune.

"On est loin de pouvoir le faire", estime un expert belge

Le test effectué aujourd'hui ne sera qu’une première étape, encore très loin du projet final. Les difficultés sont énormes. Un tel ascenseur reste encore de la science-fiction pour plusieurs raisons. "Les difficultés, c’est d’abord le matériau. Le seul matériau qui pourrait convenir pour faire un ascenseur spatial, ce sont les tubes de carbone. Or pour l’instant, on ne peut pas faire plus de 5cm, donc on est loin de pouvoir le faire. La deuxième difficulté, c’est la stabilité du système, et comment le déployer. Et puis, un autre souci, c’est l’ancrage dans le sol dans une île qui serait à l’équateur. Les autres difficultés, c’est lorsqu’on traverse l’atmosphère, il y a des avions, il y a plein d’objets. Lorsqu’on est dans l’espace, il y a les débris spatiaux, il y a tous les satellites qui sont en orbite basse.. ce n’est pas un projet évident", a expliqué Pierre Rochus, conseiller au centre spatial de Liège, l’explique à Valérie De Winter pour Radio Contact.

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