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La vie reprend à Raqqa, où les djihadistes, dont des Belges, ont fait régner la terreur: les habitants se confient à RTL INFO (vidéo)

Une fois par an, depuis 2014, lorsque l’offensive de Daesh a débuté, RTL INFO part en reportage en Irak ou en Syrie. Ce dernier reportage, Jean-Pierre Martin et Samuel Lerate le préparent depuis un an. Leur objectif était de rentrer dans les camps où sont détenus les femmes et les enfants de djihadistes. L’équipe s’est également rendue à Raqqa, afin de voir ce qu’est devenue cette ville, presque un an après la chute de l’Etat islamique.

Raqqa est un champ de ruines, mais la vie a repris. La ville est animée. Cela fait presque un an que les miliciens kurdes et la coalition internationale ont vaincu l’Etat Islamique. Les traces de sa présence restent bien visibles. Jalla Hamzani est conseillère communale. Elle nous guide à travers le Raqqa des djihadistes.

C’est sur cette place centrale de Raqqa que Daesh exécutait toutes ses victimes, et obligeait surtout la population à participer à ces cruautés.


"Ils nous obligeaient à être présents"

L’histoire n’est pas terminée. Même invisibles, les hommes de Daesh continuent à faire peur. Ibrahim Al Faraj est avocat, et conseiller communal à Raqqa. Il se sent encore menacé. "Ils nous obligeaient à être présents. J’ai peur, parce qu’ils vont revenir. Ils sont nombreux ici à Raqqa, ils vont nous cibler un par un".

Sur cet autre rond-point de Raqqa, Abu Suleiman, un djihadiste belge, a fait trembler tous ceux qui refusaient de se soumettre à Daesh. "Il coupait la tête, et la remettait là", explique l’avocat, mimant le geste devant un piquet.



Depuis deux mois, les attentats se multiplient dans la région

Nous sommes les seuls étrangers. Certains nous regardent avec curiosité, d’autres avec hostilité. Depuis deux mois les attentats se multiplient dans la région. Daesh a réactivé ses réseaux. Les forces spéciales kurdes, qui nous protègent, sont inquiètes. 


Deux femmes belges faisaient régner la terreur à Raqqa

Ibrahim Al Faraj nous montre l’appartement du premier étage de cet immeuble. C’est là que vivaient deux belges. Amara El Belgikya et Ouma El Belgikya. Deux noms d’emprunt.

Jalla Hamzani vivait dans l’appartement voisin. Elle nous raconte que ces femmes faisaient régner la terreur à Raqqa. Elles étaient chargées de faire respecter la loi islamique, d’enlever les jeunes filles pour les prostituer, et de faire flageller en public celles qui n’obéissaient pas.
"Amara El Belgikya et Ouma El Belgikya, ainsi que d’autres Françaises, étaient les plus dangereuses. Elles semaient la terreur dans la ville, leur cruauté était monstrueuse, elles faisaient flageller en public. Elles venaient de Belgique, et si elles reviennent chez vous, faites attention, elles sont très dangereuses".


Des formulaires de dénonciation

Les victimes des deux djihadistes belges étaient emmenées dans les sous-sols du stade de Raqqa, pour y être torturées, violées. Nous avons retrouvé des centaines de formulaires de dénonciation. 
Aujourd'hui, des enfants jouent, s’entraînent au football dans ce stade, pour tenter d’oublier ces années de malheur.

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