Partager:
L’hypertension artérielle concerne environ un tiers des Belges de plus de 30 ans. Elle ne se voit pas, ne se sent pas, mais peut faire de lourds dégâts. Qu’est-ce que cette maladie trop souvent ignorée ? Elle correspond à une pression trop élevée dans les artères. « On a besoin de pression pour faire circuler le sang, mais quand elle est excessive, elle abîme les organes », explique le Professeur Philippe Van de Borne, ancien directeur de la clinique de prévention cardiovasculaire à l’hôpital Erasme. L’idéal, rappelle-t-il, est une pression comprise entre 140 mm de mercure pour la « marée haute » et 90 mm pour la « marée basse ». Une image qui permet de comprendre que la tension varie naturellement entre deux battements du cœur.
Pourquoi il est crucial de surveiller sa tension
Avec l’âge, les risques de développer de l’hypertension augmentent : « À 50 ans, on a déjà une chance sur deux d’être hypertendu », avertit le professeur. Et cela ne se ressent pas : « C’est le grand problème. C’est indolore. » D’où l’importance de connaître sa tension, au même titre que son poids ou sa taille. L’usage d’un tensiomètre est conseillé, à condition de privilégier les modèles à bras et de prendre les mesures dans des conditions de calme et de repos.
Des habitudes à prendre
Si elle a une part génétique, la tension artérielle est aussi fortement influencée par notre mode de vie. « 60 % de ses causes sont environnementales », indique Philippe Van de Borne. L’excès de poids, la sédentarité, une alimentation trop salée ou la consommation excessive d’alcool sont les principaux coupables. Il recommande de supprimer la salière à table, de cuire les aliments sans sel et d’explorer d’autres saveurs comme le citron ou les épices : « Le palais se rééduque très vite, en quelques semaines à peine. » Et les effets sont concrets : 5 millimètres de mercure de moins en réduisant le sel, 7 à 8 millimètres de moins en faisant du sport chaque jour, 10 millimètres de moins pour 10 kilos perdus.
Des moyens d’action connus et efficaces
Sans traitement, l’hypertension peut provoquer des infarctus, des AVC, de l’insuffisance rénale ou encore des atteintes oculaires. « Cela casse un peu tout, y compris les petites artères des yeux », met en garde le professeur. Pourtant, les moyens d’action sont connus et efficaces. Outre les gestes du quotidien, il existe « des médicaments très bien tolérés, peu coûteux, validés sur des centaines de milliers de patients ». Pour le professeur Van de Borne, la prévention reste la clé : « Si on agissait sur tous les leviers, il n’y aurait plus beaucoup d’hypertendus. »
















