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L'un des rappeurs du groupe Kneecap est soupçonné d’avoir manifesté publiquement son soutien à une organisation interdite au Royaume-Uni. Il doit comparaître devant la justice en juin.
Liam O’Hanna, connu sous le nom de scène Mo Chara au sein du groupe de rap nord-irlandais Kneecap, a été inculpé au Royaume-Uni pour une infraction liée au terrorisme. Lors d’un concert donné en novembre dernier au O2 Forum de Londres, l’artiste aurait brandi un drapeau du Hezbollah, ce qui a conduit à son inculpation formelle annoncée mercredi 21 mai par la police londonienne.
Selon le communiqué, l’artiste aurait exhibé le drapeau "d'une manière ou dans des circonstances qui font raisonnablement soupçonner qu'il est un partisan d'une organisation interdite, à savoir le Hezbollah", en référence à la loi britannique sur le terrorisme de 2000. Le Hezbollah, mouvement chiite libanais soutenu par l'Iran, est considéré comme une organisation terroriste par les autorités britanniques. Liam O’Hanna est convoqué devant un tribunal londonien le 18 juin prochain.
Des positions propalestiniennes qui alimentent la controverse
Originaire de Belfast, le groupe Kneecap est réputé pour son engagement politique, notamment en faveur de la cause palestinienne. Lors du festival californien de Coachella en avril, le trio avait vivement critiqué Israël, accusé de "génocide contre le peuple palestinien" à Gaza. Une prise de parole qui a ravivé les tensions autour du groupe.
Dans la foulée, des vidéos de précédents concerts ont refait surface sur les réseaux sociaux. On y voit notamment un membre du groupe scander des slogans comme "Allez le Hamas !, Allez le Hezbollah !", suscitant une vive polémique. Face à ces accusations, Kneecap s’est défendu : "Nous condamnons toutes les attaques contre les civils, toujours", a affirmé le groupe sur ses réseaux sociaux, assurant "ne pas soutenir et n’avoir jamais soutenu le Hamas ou le Hezbollah".
Concerts annulés et enquêtes en cours
Le groupe fait désormais l’objet d’une enquête de la part de la police antiterroriste britannique, qui a déclaré début mai "qu’il y avait suffisamment de raisons d’enquêter sur d’éventuelles infractions" après l’analyse de plusieurs vidéos de concerts.
Conséquence directe de la polémique, Kneecap a été déprogrammé d’un festival prévu en Cornouailles, dans le sud de l’Angleterre. Plusieurs dates de concerts prévues en Allemagne en septembre ont également été annulées.



















