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Avec "L’Univers du crime", publié aux éditions du Rocher, Jacques Pradel signe un nouveau livre consacré à sa passion inépuisable : les faits divers. Mais loin d’être attiré par le sensationnalisme, l’ancien journaliste s’attache à comprendre ce qui pousse un individu ordinaire à commettre l’irréparable.
Il en a vu passer, des crimes, des énigmes, des visages. Et pourtant, l’étonnement reste intact. "Ce n’est pas le macabre, pas le sang, ni la violence, ni même la criminalité organisée qui m’intéressent", affirme Jacques Pradel, invité sur le plateau du RTL info 13h. Pour lui, l’essence du fait divers, celle qui l’habite depuis des décennies, c’est ce mystère du passage à l’acte. Pourquoi un homme ou une femme "comme vous et moi", un voisin, un collègue, devient-il un jour un meurtrier ?
Ce sont ces basculements tragiques qui forment la trame de "L’Univers du crime", un recueil de trente affaires qui l’ont personnellement marqué, entre grandes affaires médiatisées et récits oubliés. "Ce sont des histoires vraies. Le sang est vrai. Et les victimes n’ont pas plusieurs vies", insiste-t-il, rappelant l’importance de garder à l’esprit les drames humains derrière chaque fait divers.
Le meurtre du quotidien,
"Ce qui me fascine, c’est le crime à la Simenon", résume Jacques Pradel. Pas les guerres de gangs ou les réseaux mafieux, mais le crime du quotidien, celui qui surgit dans des vies en apparence normales, bouleversées par une pulsion, un désespoir, une rancune. "Les circonstances qui poussent au meurtre sont différentes d'une personne à l'autre.", explique-t-il. Et c’est précisément ce qui rend chaque histoire unique, complexe, insondable.
Parmi ces récits, il évoque la célèbre affaire de la malle sanglante de 1889, un fait divers parisien qui fit les gros titres à l’époque. Une prostituée occasionnelle, Gabrielle Bompard, se retrouve au centre d’un procès où ses avocats la décrivent comme ayant agi "sous hypnose". À l’époque, cette défense révolutionnaire fascine autant qu’elle divise. "C’était le début de l’hypnose médicale et scientifique. Et cette affaire a passionné la presse comme une série en continu", raconte-t-il.
Des histoires qui nous parlent
Qu’il s’agisse du gaz sarin dans le métro de Tokyo, du meurtre de Gianni Versace, ou encore de l’empoisonnement de l’espion russe Litvinenko, Jacques Pradel restitue ces histoires en s’appuyant sur les faits, mais avec un sens aigu de la narration.
Et puis, il y a des cas moins connus, mais tout aussi troublants, comme la "maison de l’Apocalypse", en Belgique : un homme meurt d’un coup de feu… avant que l’enquête ne révèle qu’il avait piégé sa propre maison pour éliminer ses héritiers. "C’est une affaire belge fascinante", glisse-t-il.


















