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Que pouvons-nous attendre de Rudi Garcia comme sélectionneur des Diables Rouges ? C'est la question qui est sur beaucoup de lèvres ce vendredi en Belgique. Pour essayer d'y répondre, nous avons interrogé Baptiste Vendroux, un journaliste voisin qui connaît bien l'entraineur et l'homme.
Comment décririez-vous Rudi Garcia ?
Je pense que c'est un entraineur qui a toujours su s'adapter aux joueurs qu'il avait à sa disposition. Psychologiquement, c'est quelqu'un qui demande beaucoup à ses joueurs, il est très rigoureux, il a beaucoup d'exigence, et il arrive à chaque fois à amener les joueurs dans la direction qu'il souhaite prendre. On l'a vu à Marseille, notamment, où il a réussi à faire cohabiter des egos comme Payet et Thauvin.
Lorsqu'il était à Lyon, j'étais très proche des bancs, et on le voit très proche de ses joueurs. Il a gardé cette fougue, malgré ses 60 ans. Il sait mettre les mains dans le cambouis.
Avec des résultats à la clé...
Il a obtenu des résultats partout où il est passé, et c'est aussi la différence avec les précédents sélectionneurs en Belgique. Lui, il connaît la victoire, il connaît le très haut niveau. Avec le LOSC, il a réussi le doublé coupe - championnat en 2011, il a fait des gros parcours en Coupe d'Europe: avec Lyon, demi-finale de Ligue des Champions (après avoir éliminé la Juventus et Manchester City). Avec Marseille, finale d'Europa League et ces deuxièmes places acquises en Serie A avec la Roma. Il connaît l'exigence qu'il faut pour arriver dans des compétitions, il sait comment aborder des matchs couperets. Il va apporter cette expérience.
Et pourtant, il est souvent critiqué en France, pourquoi ?
Il est critiqué parce qu'il a toujours su rebondir, il y a une certaine jalousie par rapport à cela en France.
Ce sera sa première expérience à la tête d'une équipe nationale.
Je pense qu'il va réussir en Belgique. Il a une connaissance du contexte, il a longtemps vécu à la frontière. Il a tout de suite compris les enjeux: emmener les cadres Lukaku, De Bruyne et Courtois avec lui. Il va devoir gérer les egos, parce qu'il y en a, comme dans toute grande sélection. Il est capable de trouver le discours pour les remettre dans une dynamique et emmener la Belgique là où elle mérite d'être, dans le dernier carré d'une Coupe du Monde.
Peut-être qu'en club, Rudi Garcia a fait son temps, peut-être qu'il a une méthode un peu trop rude pour travailler au quotidien avec des jeunes joueurs. Peut-être que le bon équilibre, c'est de voir les joueurs de façon ponctuelle.
En conférence de presse, il a aussi fait passer un message aux cadres en exprimant son étonnement face à l'absence de beaucoup d'entre eux face à Israël, notamment.
Sa grande force, c'est qu'il est capable de mettre de côté ceux qui ne sont pas dans l'objectif. Il est capable de prendre des décisions fortes rapidement s'il sent que les cadres ou les joueurs majeurs de cette sélection ne sont pas dans la même dynamique que lui.
