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Edito: Roland-Garros, sponsor officiel de votre échec scolaire

Cette fois, ça y est. Pour la première fois depuis des années, je vais pouvoir vivre le tournoi de Roland-Garros sans avoir à couper le son pour ne pas me faire griller. L'occasion d'avoir une pensée pour ces passionnés qui doivent composer entre leur passion du tennis et cette période d'étude intensive.

Le blocus est sans doute la pire période du cursus universitaire (ou de la haute école, soyons d'accord). Ces heures interminables ou n'importe quel objet peut vous occuper pendant deux heures dès lors qu'il vous permet d'esquiver vos syllabus. Tout le monde a déjà fait des tours avec ses fluos, regardé par la fenêtre sans objectif précis. Et tout le monde s'est déjà perdu sur YouTube alors que votre cours, ouvert devant vous, était supposé être votre seule lecture du jour.


Pour le plaisir des yeux.

Autant, en décembre, ça va encore. Du moins en théorie, ceux qui seront en blocus en 2022 devront encore composer avec la Coupe du Monde (je vous plains d'avance, anticipez un maximum, conseil d'expert en seconde sess'). Autant, en juin, les chances de se distraire sont infinies pour les amoureux du sport. S'il n'y a pas de tournoi de foot (rendez-vous l'année prochaine), il y a du tennis. Un tournoi, organisé chaque année. Une sorte d'épreuve des poteaux pour les étudiants. Si vous réussissez ce test, vous réussirez tout ce que vous entreprendrez. C'est garanti.

Avec l'arrivée de Roland-Garros, les chances de succès de votre blocus viennent de chuter. Les matchs vont s'enchaîner, même un premier tour entre deux joueurs du top 500 deviendra motif à arrêter son étude. Il y a quelques années, j'avais dû composer avec le beau parcours de David Goffin. Vous n'aurez sans doute pas ce problème, puisque le Liégeois est dans la même galère qu'un étudiant qui doit passer un examen oral en ayant étudié une synthèse qui date de 2002. Autant vous dire que ça ne devrait pas durer longtemps.

Elise Mertens n'est pas beaucoup plus en forme. Alors, oui, je sais, je vous vois venir: même si ce n'est qu'un match, on y sera. Et je vous donne raison, je suis mal placé pour vous dire d'éviter. Mais c'est toujours rassurant de savoir que les chances de voir un Belge en 1/4 ou 1/2 finales de Roland-Garros sont proches de 0% (dans ce contexte, on se comprend). Même si on ne demande qu'à être agréablement surpris ! Oh, des Belges, il y en aura d'autres. Et je ne peux pas vous inciter à ne pas regarder. Mais à priori, les matchs ne devraient pas durer 4 heures (quoi que, on ne sait jamais dans le tennis !).


David Goffin va-t-il revenir en forme à Roland-Garros ?

Mais il y a d'autres intérêts, qui font office de piège pour les étudiants, même les plus assidus. Quid de Nadal ? Dans le cadre d'un blocus en psychologie, vous aurez l'occasion de mettre vos théories en pratique pour identifier quel trouble le force à remettre son caleçon en place à chaque service, à toucher son nez, remettre ses cheveux des deux côtés de sa tête avant de servir en criant aussi fort que Sharapova.

Les étudiants en éducation physique, en kiné ou d'autres domaines touchant au sport auront aussi l'excuse d'en faire un cas pratique. De lui ou de Nick Kyrgios, où les plus fins psychologues auront trouvé un patient potentiel. A vos CV. Les autres seront impatients de voir si le Roi de Paris, Rafael Nadal, aura l'occasion de glaner une nouvelle couronne sur son trône d'ocre. Hop, encore une occupation, c'est cadeau.

Roger Federer ? Allez, on va le regarder jouer, pour le plaisir des yeux et de l'estime de soi. Ce sera l'occasion de savoir s'il n'est pas trop tard pour tenter une reconversion dans le tennis, si vous avez genre 20 ans, ça vous donne 17 ans pour arriver à son niveau à son âge actuel. Sans avoir de blocus. Je dis ça, je dis rien.

Et la nouvelle génération dans tout ça ? Une prise de pouvoir pour Stefanos Tsitsipas ou Dominic Thiem ? J'ose en rêver, pour la beauté du sport. Tsitsipas est un régal pour les yeux, alors encore une fois, je vais vous inviter à lâcher ce syllabus et à le regarder jouer. Une petite merveille à observer pour comprendre ce qui fait du tennis l'un des plus beaux sports au monde. Et puis ça vous fera une pause de plus, on en a jamais trop en blocus (ceci est totalement faux).


Traduction de cette scène: plus d'excuse, ça ne joue plus, alors étudie.

Quand je vous dis que Roland-Garros est le sponsor officiel de votre échec scolaire, je ne déconne pas. Je viens de vous donner trois éléments qui vous confirment que ce tournoi magique à ce qu'il faut pour plomber vos chances de réussir en première session. Le tournoi débute dimanche. Ne faites pas comme moi, ne vous dite pas "oh, je commencerai lundi, le weekend, j'en profite une dernière fois". Parce que ça commence à jouer au tennis dimanche, alors lundi, vous aurez autre chose à faire que d'étudier. 

"Et puis, après tout, le mois d'août est très surfait", la pire excuse d'un étudiant qui n'assume pas de regarder Roland-Garros pendant son blocus de mai. L'excuse, aussi, de celui qui aura lu cet article en appliquant pile poil ce qu'il propose de faire. Alors que, comme pour tout, il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Les syllabus avant, la raquette après. Ce sera votre excuse sportive du blocus. Votre escapade loin des bouquins. Un tournoi, c'est long, mais sacrifier des mois voire des années de boulot pour du tennis, aussi beau soit-il, ce serait dommage. Alors intégrez vos matchs dans votre planning, prévoyez vos break et coupez internet pendant que vous étudiez (courage, je pense à vous d'ici). Je n’y suis jamais arrivé, mais je vous souhaite d'y parvenir.

Notez que je suis sympa, je vous offre cet article un mercredi. Vous avez encore trois jours pour anticiper et finir votre blocus en mode express. J'aurais pu le faire samedi, et là, vous l'aurez nettement bien moins pris. Non ? Alors courage, amis étudiants. On peut aimer le tennis et réussir ses études, j'en suis la preuve. En juin, je vous souhaite de ne pas louper votre balle de match. 

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