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Selon une étude française, passer du temps à faire dérouler des images et des vidéos sur nos écrans de téléphone nuit non seulement à notre équilibre et notre santé personnels, mais aussi au travail, ce qui aurait un impact économique important.
Faire une pause en consultant son smartphone semble être devenu un réflexe pour beaucoup. Pourtant, les experts mettent en garde contre cette pratique qui pourrait s’avérer contre-productive. Le Dr Inge Declercq, neurologue et somnologue affirme même que « la pause numérique n’en est pas une, ça a même l’effet inverse d’une pause ». En effet, consommer du contenu souvent vide de sens, de manière rapide, entraîne une surcharge de notre mémoire de travail. Cet excès peut nuire à notre créativité, à notre capacité à prendre des décisions et à maintenir notre concentration.
En cas de blocage ou de stress, saisir son smartphone peut sembler une solution rapide pour se détendre, mais ce serait une erreur selon les experts. « C’est exactement le moment où il ne faut pas le prendre », alerte le Dr Inge Declercq. À la place, des micropauses qualitatives d’une à deux minutes sont recommandées. Ces pauses peuvent inclure des exercices de respiration, observer les nuages ou simplement profiter de la lumière naturelle. Ces actions simples permettent de se ressourcer et d’apporter un véritable soulagement au système nerveux.
Une habitude « à proscrire »
La façon dont nous structurons notre journée joue également un rôle crucial. Des habitudes matinales apaisantes, telles qu’une douche relaxante ou des moments de calme, ainsi qu’une série de micropauses tout au long de la journée, contribuent à réduire les effets de l’hyperconnexion. De plus, établir des rituels de déconnexion en fin de journée aide à se libérer du stress accumulé. Cela est essentiel pour préparer une nuit de sommeil récupérateur. Au lit, l’usage du smartphone est spécifiquement déconseillé : « Prendre le GSM au lit est à proscrire absolument, parce que c’est un vrai tueur de sommeil », insiste le Dr Inge Declercq.
160 minutes perdues
Au-delà de l’impact sur notre santé mentale et physique, les conséquences sociales de cette surutilisation sont également préoccupantes. Le Dr Inge Declercq alerte sur le fait qu’en moyenne, une personne consulte son téléphone environ 80 fois par jour. Même en réduisant ce nombre à 40, le temps perdu reste significatif, explique-t-elle : « Si on imagine qu’on perd chaque fois 4 minutes, et ça c’est vraiment optimiste, ça veut dire qu’on a déjà perdu 160 minutes par jour ». Un chiffre confirmé par une étude française : les salariés perdent entre 20 minutes et 2 heures et demie à consulter leur smartphone pour des raisons non-professionnelles.
Mais cette dépendance numérique a aussi des répercussions au niveau économique. Scroller influe sur la productivité et la performance au travail, contribuant à des pertes financières à une échelle plus large. L’étude française révèle un impact non négligeable sur le produit intérieur brut (PIB). On estime cette perte à 0,6 point de PIB par an.
À l’horizon 2060, l’impact négatif pourrait même atteindre de 2 à 2,9 points de PIB chaque année.


















