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L’opération militaire américaine « Midnight Hammer », menée ce week-end contre des sites nucléaires iraniens, ravive les inquiétudes géopolitiques. Tandis que le Pentagone affirme avoir neutralisé le programme nucléaire iranien, le monde reste en alerte. Dans ce climat tendu, les pays membres de l’Otan, réunis ce mardi, s’apprêtent à entériner une nouvelle norme de dépenses militaires, à hauteur de 3,5 % du PIB pour la défense, et 1,5 % pour d’autres dépenses de sécurité. Un objectif qui, pour la Belgique, soulève une question cruciale : comment financer un tel effort ?
30 à 32 milliards d’euros par an à trouver
Si la norme est appliquée, la Belgique devra mobiliser entre 30 et 32 milliards d’euros chaque année, soit l’équivalent de 6 000 euros par ménage, selon un économiste de l’université de Gand. Un scénario jugé « irréaliste » par de nombreux experts. Pour 2025, le pays respecte déjà la cible des 2 % du PIB exigée par l’Otan, soit 12 milliards d’euros, contre 8 milliards en 2024. Cette progression a été rendue possible grâce à une combinaison de ressources exceptionnelles : prêts européens, intérêts sur les avoirs russes gelés, et dividendes de la banque Belfius.
Des recettes exceptionnelles… mais insuffisantes
Ces sources ne pourront cependant pas suffire à financer une montée en puissance vers les 5 %. Le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a évoqué une possible taxe, sans en préciser les contours. D’autres pistes sont à l’étude : la Belgique souhaite inclure dans l’enveloppe de « résilience » certaines dépenses existantes, comme celles liées à la cybersécurité, aux infrastructures ou aux hôpitaux. Une manière d’alléger l’impact budgétaire direct.
L’Europe appelée à la rescousse
Le gouvernement espère également un assouplissement des règles européennes, en particulier du Pacte de stabilité et de croissance. L’exclusion des dépenses militaires du calcul du déficit permettrait à la Belgique de respecter ses engagements sans creuser davantage son déséquilibre budgétaire. Des emprunts supplémentaires restent aussi sur la table, bien que leur viabilité soit limitée par le niveau déjà élevé de la dette publique.
Risque pour les aides sociales
Cette pression financière pourrait avoir des conséquences sociales. Le ministre du Budget, Vincent Van Peteghem, a prévenu que de telles hausses de dépenses pourraient forcer le gouvernement à réduire certains programmes d’aide sociale. Une perspective inquiétante pour les plus fragiles.
Dix ans pour s’adapter
Une lueur d’espoir toutefois : les pays de l’Otan semblent s’accorder sur une mise en œuvre progressive de la norme, avec un objectif fixé à 2035. Ce délai de dix ans devrait permettre aux États, dont la Belgique, de mettre en place des solutions de financement structurelles. Malgré ce calendrier allongé, le défi budgétaire reste de taille. Selon Business AM, sans recettes supplémentaires substantielles, viser 5 % de dépenses militaires pourrait compromettre la stabilité financière du pays.
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