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Me Sanne De Clerck, qui représente l'association de victimes V-Europe au procès des attentats à Bruxelles, est venue présenter mercredi le cas de Shanti De Corte, décédée plusieurs années après les attentats mais dont la mort par euthanasie est, de son point vue, liée aux événements du 22 mars 2016. La pénaliste a donc demandé la requalification des faits de tentative d'assassinat dans un contexte terroriste en assassinat dans un contexte terroriste.
"Shanti De Corte était à Zaventem le 22 mars. Elle devait partir en voyage scolaire à Rome", a d'abord raconté Me De Clerck. "Elle n'a pas subi de blessure physique majeure à part des acouphènes." Une personnalité déjà fragile avant les attentats mêlée avec le syndrome post-traumatique engendré par les explosions ont débouché sur une souffrance insupportable qu'elle subira pendant six ans avant d'obtenir l'euthanasie en mai 2022. Elle avait alors 23 ans.
"Au moment où la justice a été saisie de ce dossier, Shanti était toujours en vie et la qualification retenue a donc été celle de tentative d'assassinat dans un contexte terroriste", a poursuivi la pénaliste. "Mais elle est désormais décédée et son décès est clairement lié aux attentats."
Me De Clerck en veut pour preuve le syndrome post-traumatique diagnostiqué chez Shanti De Corte, les nombreuses hospitalisations psychiatriques nécessaires après les attentats alors qu'aucune n'avait été nécessaire auparavant, les affirmations des parents de Shanti, qui assurent qu'elle serait encore en vie sans les attaques, et, enfin, la volonté de la jeune fille d'être euthanasiée avant la date du 22 mars, qui engendrait chez elles des réminiscences insupportables.
"La souffrance psychique coûte des vies : 33, 34, 35, 36. C'est le tragique bilan des attentats et les personnes dans le box en sont responsables. La requalification en assassinat dans un contexte terroriste est donc justifiée", a conclu l'avocate.