Partager:
Interpol a publié sur sa page Identify Me une série d’avis de recherche concernant 46 femmes non identifiées. Certains portraits proviennent de photographies retrouvées parmi leurs effets personnels, d’autres ont été réalisés à partir de reconstitutions ou de dessins. Toutes ces femmes ont été retrouvées sans vie quelque part en Europe. Pour certaines d’entre elles, les enquêteurs ne disposent que d’ossements et de quelques affaires. Par exemple, les affaires d’une femme non identifiée retrouvée en mai 1996 au pied du barrage de la Plate Taille à Froidchapelle. Âge estimé, entre 25 et 35 ans.
Jean-Pierre Adam, ancien commissaire de la police fédérale, a retrouvé des procès-verbaux concernant ce dossier. Alors qu’il enquêtait sur un volet de l’affaire Dutroux, il est troublé par le témoignage d’un homme qui aurait aperçu un comportement suspect six mois avant la découverte : « Il prétend qu’il y avait deux suspects qui se déplaçaient en voiture Mercedes et il les a vus jeter un paquet volumineux. Ils avaient même des difficultés, parce que c’était assez lourd, pour le balancer par-dessus la rembarde du pont en question à Froidchapelle ».
Un témoignage qui a été réexaminé dans la cellule des personnes disparues de la police fédérale. Dans ces locaux, trois agents sont chargés d’enquêter dans des dossiers de dépouille ou de parties de corps non identifiées. Il y en a un peu plus de 200 toujours ouverts. Les techniques d’investigation ont évolué, explique David Rimaux, commissaire à la cellule des personnes disparues de la police fédérale : « En utilisant l’intelligence artificielle, notamment par rapport à des images qui peuvent être modernisées, en utilisant aussi nos moyens propres comme les portraitistes de la police fédérale qui peuvent aussi réadapter certains portraits-robots de personnes décédées, en ayant aussi maintenant la possibilité de montrer des images que le grand public peut voir et qui nous permettraient de faire des liens entre une disparition et un cadavre ».
Des analyses ADN sont en cours concernant le dossier de la femme non identifiée de Froidchapelle. Dans ce cold case, l’une des hypothèses est que la victime soit originaire des pays de l’Est, ce qui explique l’absence d’avis de recherche à l’époque dans ce genre d’affaires. La collaboration internationale est indispensable, souligne David Rimaux : « Évidemment qu’on travaille avec un organisme tel qu’Interpol, qui est chargé de diffuser nos avis de disparition dans les autres pays où on pourrait potentiellement penser que la personne disparue pourrait se trouver ou pourrait y être décédée. Soit, à l’inverse, qu’on a retrouvé en Belgique un corps non identifié qui pourrait être une personne disparue dans un pays étranger ».
Pour les enquêteurs, les dossiers de disparition ou d’identification ne sont jamais terminés. Un élément ou un témoignage peut à tout moment relancer des investigations, même si elles ont commencé il y a plusieurs dizaines d’années.


















