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Un ado de 16 ans interpellé pour viol, agression, extorsion et de port d’arme est libéré… et il n’est pas près d’être enfermé

Par RTL info
Le parquet de Bruxelles a lancé un appel au monde politique au travers d’exemples très concret. Il n’y a pas assez de places dans les institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ). En conséquence, des jeunes délinquants dangereux sont remis en liberté.

Interpellé à plusieurs reprises pour des infractions d’une extrême gravité, un adolescent de 16 ans a été libéré par un juge de la jeunesse, faute de place dans une institution publique de protection de la jeunesse (IPPJ). Ce jeune est soupçonné de viol sur mineur, d’extorsion avec violence, de vol avec violence et de détention d’armes prohibées.

Les faits qui lui sont reprochés s’étalent sur près d’un an. Le 4 novembre 2024, il est interpellé pour un viol dans un parc à Evere. Le 9 mars 2025, une personne est agressée en rue et blessée, il est à nouveau interpellé. Le 18 mai, il extorque 15 euros à une victime de 15 ans. Le lendemain, une femme est violemment attaquée et blessée à la tête : il est identifié comme l’auteur. Le 27 juin, il est arrêté pour vol avec violence. Le 29 octobre, il est retrouvé en possession d’une arme.

Pour chacun de ces actes, les autorités judiciaires ont tenté d’obtenir son placement dans un établissement fermé. En vain. Ce mineur figure actuellement à la 73e position sur la liste d’attente, dans un système saturé.

Des cas répétés et un constat alarmant

Un autre adolescent de 16 ans, suspecté de trafic et de détention de stupéfiants, a également été libéré par manque de place. Le 25 octobre, il est interpellé alors qu’il circule en trottinette avec plusieurs pacsons de drogue. Il est relâché sous conditions.

Le 9 novembre, il récidive à Molenbeek-Saint-Jean. Le juge demande son placement en IPPJ, notamment en raison de son environnement familial marqué par des antécédents similaires. Mais aucune place n’est disponible. Il est donc remis en liberté.

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 12 novembre, il est à nouveau intercepté à bord d’un véhicule suspect. Une munition d’arme à feu est découverte lors de la fouille. Il est entendu par la police, puis une fois encore relâché.

Une justice impuissante face à la saturation des structures

Ces exemples ne sont pas isolés. Plus de 100 mineurs sont actuellement en attente d’un placement dans une IPPJ. Et la liste continue de s’allonger, faute d’investissements suffisants depuis plus de vingt ans, dénonce le parquet de Bruxelles dans un communiqué.

Chaque jour, des mineurs sont interpellés pour des infractions graves : fusillades, trafic de drogue, viols. Chaque jour, ces jeunes sont relâchés, non pas par laxisme, mais parce que les institutions censées les accueillir sont pleines, dénonce encore le parquet.

Le parquet de Bruxelles tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Il s’engage désormais à « communiquer quotidiennement sur ces libérations imposées non par une défaillance de la justice, mais par un manque de moyens politiques et structurels », annonce-t-il dans un communiqué.

« Le tribunal de la jeunesse tire la sonnette d’alarme depuis de nombreux mois, de nombreuses années », rappelle Denis Goeman, relais pour la presse et juge au tribunal de première instance de Bruxelles. « À chaque fois, c’est toujours la même chose. On nous dit qu’il n’y a pas assez de places disponibles, que le juge doit envisager d’autres solutions prioritairement, ce qui est fait. Le travail du juge de la jeunesse est d’accompagner les jeunes, de trouver d’autres solutions qu’une IPPJ fermée, mais à partir du moment où vous avez des jeunes qui récidivent sans cesse, qui commettent les faits les plus graves, et qu’à chaque fois on doit lui dire ‘c’est très grave mon garçon, mais il n’y a pas de place donc on te renvoie dans un milieu problématique’, ça ne fait qu’engendrer de la récidive, de la banalisation des faits dans l’esprit du jeune et surtout une totale frustration pour les policiers. Tout ça est dénoncé depuis de nombreuses années, mais il serait grand temps que les responsables puissent trouver les moyens de faire exécuter les décisions de justice. »

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