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C’est un dossier qui date mais qui sera jugé la semaine prochaine. En effet, celui-ci concerne Michèle B., jadis présidente de l’ASBL belge Hacer Puente, 82 ans, qui est poursuivie par le parquet fédéral pour l’enlèvement de 14 enfants au Guatemala dans les années 80. Il sera examiné lundi en chambre du conseil à Mons. De 1985 à 1992, l’ASBL a réalisé l’adoption par des couples en Belgique de plus de 150 enfants nés dans ce pays d’Amérique latine. Il semble que dans plusieurs dossiers d’adoption, les parents biologiques n’auraient jamais renoncé volontairement à leurs enfants.
Les premières démarches dans ce dossier ont été entreprises en 2011 lorsqu’une Bruxelloise, adoptée en 1984, a découvert que sa mère biologique au Guatemala ne l’avait jamais donnée à l’adoption, mais qu’elle avait été enlevée puis donnée à l’adoption par sa ravisseuse.
L’affaire a été relayée par la presse belge, après quoi d’autres personnes adoptées enfant au Guatemala ont également saisi la justice belge, soupçonnant que leur cas puisse aussi avoir été mal géré. D’autres avaient déjà découvert par eux-mêmes que leur adoption s’était déroulée de manière tout sauf légale, telles Coline Fanon et Sophie Villers, qui ont témoigné en 2019 dans la série « Bargoens » diffusée sur la VRT.
Le parquet de Tournai a ouvert une enquête en 2014 sur ces adoptions presque toutes facilitées par l’ASBL tournaisienne Hacer Puente, laquelle a régulièrement collaboré avec Ofelia Rosal de Gamas, belle-soeur du dictateur Óscar Humberto Mejía Victores, à la tête du pays de 1983 à 1986. Cette femme a été mise en cause au Guatemala pour des adoptions frauduleuses.
L’enquête est dans les mains du parquet fédéral depuis 2019. Cela fait quelques mois qu’elle est bouclée. Michèle B. est poursuivie pour l’enlèvement de 14 enfants, faux en écriture et association de malfaiteurs. L’octogénaire maintient qu’elle n’a commis aucun crime.



















