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Quarante ans après les tueries du Brabant, une piste inexploitée refait surface : une plaque d’immatriculation pourrait offrir de nouvelles clés pour l’enquête. La justice ordonne des investigations et relance l’espoir des familles des victimes.
Quarante ans après les tueries du Brabant, une nouvelle piste relance l’enquête. La justice ordonne des investigations autour d'une plaque d’immatriculation relevée à l’époque, mais jamais exploitée. Les familles des victimes espèrent enfin des réponses.
Notre journaliste judiciaire Dominique Demoulin suit ce dossier depuis bien longtemps. Elle compare cet événement avec l'affaire Marc Dutroux : "Souvenez-vous, c'est une plaque d'immatriculation partielle qui a permis d'identifier Marc Dutroux, mais c'était immédiatement après l'enlèvement de Laetitia. Ici, on est 40 ans après les faits, et il faut dissocier la voiture de la plaque d'immatriculation", nuance-t-elle.
La Volkswagen Golf qui avait été utilisée. "Elle a servi à trois hold-up, dont celui d'Alost. Dans la nuit du 10 au 11 novembre, donc 48 heures après le hold-up d'Alost, on la retrouve incendiée dans le bois de la Houssière", rappelle Dominique Demoulin. "Pour les enquêteurs, c'est la bonne voiture, celle des tueurs, mais certains en doutent".
La plaque d'immatriculation est, finalement, très importante aussi : "Elle renvoie à une société bruxelloise, une société de spiritueux, et on va se dire que c'est une fausse plaque, on n'ira pas plus loin".
Après avoir été négligée, la piste intéresse désormais la justice. Plusieurs auditions sont prévues par la Chambre des mises en accusation pour aller plus loin : "Entendre les deux enfants qui avaient pour hobby de noter les plaques et qui ont laissé leurs témoignages dans un petit carnet, identifier et interroger les employés de la société de spiritueux. Est-ce qu'ils se souviennent de quelque chose ? Est-ce que cette voiture était à Alost le 9 novembre 85 ? Quel était le numéro de châssis ?"
Les souvenirs ne seront, sans doute, pas très frais, "mais au moins, on aura pu essayer", justifie Dominique Demoulin.
D'autres devoirs à venir ?
D'autres devoirs supplémentaires, auront-ils lieu dans ce dossier ? Dominique Demoulin répond par l'affirmative. "Il y a une autre demande de devoirs complémentaires qui va être examinée en mars prochain par la Chambre des mises en accusation", explique la journaliste. "Elle concerne les frères Slimane, ce sont des truands du nord de la France qui sont décédés depuis et qui, selon un enquêteur aujourd'hui retraité, pourraient être impliqués dans les tueries du Brabant".
Un avocat français souhaite aussi que le million de pages du dossier soit introduit dans un logiciel "qui pourrait classer, faire des recoupements, peut-être apporter de nouvelles hypothèses grâce à l'intelligence artificielle", explique Dominique Demoulin. Une piste novatrice et peut-être la plus prometteuse.