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Du côté du ministre de la Défense Theo Francken (N-VA), on se dit à l’écoute de cette proposition. « La situation sécuritaire à Bruxelles est vraiment terrible et la situation politique est terrible aussi. Alors ça, c’est un cocktail très dangereux et je comprends très bien que M. Bouchez pense à trouver des solutions et la Défense est toujours là pour défendre et aider. » Theo Francken se dit prêt à chercher des solutions au sein du Conseil des ministres.
Mais pour Philippe Sion, délégué permanent du syndicat militaire ACMP-CGPM, une telle proposition est difficilement réaliste. « C’est vrai que le militaire, il peut tout faire. C’est de la main-d’œuvre bon marché. Mais il faut quand même rester sérieux. Aujourd’hui, on est dans un contexte géopolitique où le militaire doit faire autre chose que des missions de police. Si la police aussi a des problèmes de budget, c’est le gouvernement qui doit d’abord en priorité travailler sur cette problématique. »
Pas totalement envisageable sans un changement de loi
Des militaires en soutien de la police, c’est déjà le cas sur les sites nucléaires depuis début juillet. L’armée assure à nouveau la surveillance des centrales. Des effectifs policiers sont donc libérés et peuvent être envoyés davantage sur le terrain.
Mais le retour de l’armée en rue pose un problème de cadre juridique. Les militaires ne sont pas habilités au même titre que les policiers. « Sur un aspect juridique, il ne pourra bouger, aujourd’hui en tous les cas, que sur ordre de la police, sous couverture de la police. Mais il ne pourra pas prendre d’initiative, sauf si vraiment on est dans le cadre de la légitime défense, où le militaire serait en danger et où il devrait mettre en œuvre des actions pour immobiliser le danger », explique encore Philippe Sion.
En cas de problème, la responsabilité des militaires n’est pas non plus clairement établie. Les syndicats demandent aujourd’hui des réactions structurelles plutôt que des décisions d’urgence.


















