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Mardi, la Région bruxelloise atteindra un seuil significatif et historique : cela fera précisément 541 jours qu’aucun gouvernement n’a été formé depuis les dernières élections. Ce chiffre impressionnant permet à Bruxelles d’égaler le record de la plus longue période sans gouvernement, jusqu’ici détenu par l’État fédéral belge en 2011.
Une fois ce palier franchi, la capitale belge s’enfoncera encore davantage dans cette situation politique inédite qui suscite l’inquiétude de nombreux observateurs.
Le PS ne veut pas de la N-VA
Cette paralysie politique résulte d’un blocage profond entre les différents partis engagés dans les négociations. Les désaccords, souvent catégoriques, continuent de s’accumuler, rendant improbable une résolution rapide. « Nous, on a toujours dit qu’on avait un problème avec la N-VA, un parti anti-bruxellois, anti-francophone, qui tient des propos relents racistes vis-à-vis de certaines minorités », déplore Ahmed Laaouej, président de la Fédération bruxelloise du PS. Ces clivages cristallisent les tensions et mettent en lumière la complexité du paysage politique bruxellois, marqué par des intérêts divergents.
Les citoyens perdent patience
Dans les rues de la capitale, l’impatience des citoyens se fait de plus en plus entendre. Certains disent se sentir impuissants face à cette impasse politique. « C’est long, c’est long. Mais bon, qu’est-ce que nous, on peut faire ? » s’interroge un habitant. D’autres, en revanche, ne cachent pas leur exaspération envers une classe politique jugée déconnectée.
« Il faudrait un peu un coup de pied dans le cul et puis ça y est. Bon, il y a une impuissance du politique et en même temps ils sont décalés par rapport à la réalité, souvent », exprime un autre citoyen, visiblement frustré par ce qu’il perçoit comme une inertie institutionnelle.
Faut-il revoter ?
La récente démission de David Leisterh, bien que perçue comme un électrochoc au sein du monde politique bruxellois, n’a pas suffi à débloquer la situation. Face à cet enlisement, certaines voix militent pour un retour aux urnes, dans l’espoir de clarifier le paysage politique et de sortir de l’impasse. « Revoter, c’est ce qu’il y a de mieux. Déjà si on mettait des médiateurs et qu’on les aidait à communiquer… », suggère un citoyen. Mais l’idée de revoter ne convainc pas tout le monde : « Je ne voterais pas pour le même parti en tout cas ! Là, j’ai fait une grande erreur », confie une électrice.
La Région bruxelloise devrait entrer dans le Guinness book des records
Cette situation bruxelloise rappelle la crise fédérale de 2011. Inscrite au Guinness Book des Records, elle avait vu le gouvernement d’Elio Di Rupo enfin formé après 541 jours d’impasse. Cette fois cependant, aucune solution ne semble se dessiner à l’horizon pour la Région bruxelloise. Bruxelles s’apprête ainsi à détrôner ce record peu envié et à entrer dans l’histoire contemporaine sous le signe d’une impasse politique prolongée. Mais à quel coût pour les institutions bruxelloises et pour des citoyens lassés d’attendre une solution durable ?

















