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Plus de 550 jours après les élections régionales, Bruxelles n’a toujours pas de gouvernement. Face à cette impasse, le président des Engagés, Yvan Verougstraete, propose de changer radicalement de voie : tenter de former une coalition de centre gauche, sans le MR, pourtant partenaire de majorité au fédéral et dans d’autres entités.
Une lettre aux Bruxellois pour « débloquer la situation »
Ce matin, Yvan Verougstraete a détaillé son initiative dans une lettre adressée aux Bruxellois. Son objectif affiché : débloquer la situation politique bruxelloise. « Je suis forcé de constater que la situation est toujours bloquée », écrit-il. « L’heure n’est plus aux jeux politiques mais à l’urgence de trouver une solution, pour la population. »
Pour lui, le constat est clair : toutes les tentatives incluant le MR ont échoué.
Depuis des mois, les négociations n’aboutissent à rien :
- aucun accord de majorité,
- aucun gouvernement de plein exercice,
- même pas de compromis budgétaire.
Dans ce contexte, le président des Engagés estime qu’il faut essayer une autre dynamique.
Une coalition sans le MR, avec les partis de centre gauche
La proposition d’Yvan Verougstraete est de tenter un attelage de centre gauche, rassemblant Groen, Vooruit, le CD&V, le PS, Ecolo, DéFI et Les Engagés donc.
Un attelage encore minoritaire au Parlement bruxellois
Problème : sur le plan arithmétique, cette ébauche de coalition ne suffit pas.
En l’état, l’alliance dessinée par Yvan Verougstraete ne totalise que 43 sièges sur 89 au Parlement bruxellois : elle ne dispose donc pas d’une majorité.
Le président des Engagés espère néanmoins convaincre d’autres acteurs de rejoindre cette dynamique ou de la soutenir, afin de sortir de l’impasse. « c’est la coalition qui s’en rapproche le plus mais nous espérons par ailleurs que sur base d’une trajectoire budgétaire sérieuse et d’un projet courageux, nous pourrons ensuite compléter la majorité néerlandophone en convaincant l’Open VLD de nous rejoindre », écrit-il.
Un « dernier espoir » pour éviter le mur de la dette ?
Depuis plusieurs semaines déjà, un axe PS – Engagés se dessinait en coulisses, avec l’appui de Groen et Vooruit. Cette nouvelle initiative s’inscrit dans cette logique : formaliser ce front et le transformer en véritable projet de gouvernement.
Tous les protagonistes présentent cette tentative comme un ultime espoir pour éviter que Bruxelles ne soit submergée par le poids de sa dette.
Réaction de Georges-Louis Bouchez
Le président du MR Georges-Louis Bouchez a dénoncé avec force jeudi le choix d’Yvan Verougstraete de tenter de former une majorité dans la capitale sans son parti, annonçant des conséquences dans les gouvernements wallon et fédéral où il est associé aux Engagés.
« Ça va laisser des traces », a réagi jeudi matin le Montois auprès du Standaard. « Je l’ai aussi dit au chef de gouvernement wallon et à Yvan Verougstraete lui-même. On ne peut pas mettre le vainqueur des élections de côté de la sorte. On ne sauvera pas Bruxelles en rassemblant à nouveau tous les partis qui l’ont fait couler ».
Le président du MR dit s’être associé en 2024 aux Engagés avec l’option de gouverner avec eux la Wallonie pendant dix ans. « Il y a beaucoup de dossiers où j’ai été loyal envers mon partenaire, mais maintenant on va fonctionner en free-lance. Je ne me sens plus lié », avertit encore le président du MR.
« Je n’apprécierais pas que ma femme aille coucher dans le lit d’un autre certains soirs. Quand on vit avec quelqu’un, c’est une règle de base. On dort ensemble, quoi qu’il arrive ».














