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Ce mercredi matin, la députée MR namuroise Charlotte Deborsu était l’invitée de l’émission « Café sans filtre » sur LN24. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la jeune femme n’a pas hésité à prendre une position affirmée sur le délicat sujet de la situation à Gaza. En allant même à contre-courant de l’avis de son président de son parti Georges-Louis Bouchez, notamment sur la reconnaissance de la Palestine. « Dire qu’il y a un malaise au sein du parti est exagéré, mais moi-même je n’ai pas la même ligne que mon président », a-t-elle expliqué d’entrée.
Et d’enchaîner : « Je pense qu’il y a des sensibilités différentes qui existent [au sein du parti, NDLR]. On est sur un enjeu international. La ligne gauche-droite n’est pas très claire […] C’est compliqué de trouver une position qui contente tout le monde », reconnaît-elle.
Même si pour la fille du journaliste Frédéric Deborsu, la reconnaissance de la Palestine devrait être une évidence : « Il faut qu’on mette la pression sur les autorités israéliennes d’une manière ou d’une autre. Notamment avec la reconnaissance de la Palestine. Cette reconnaissance peut être un levier pour réformer l’autorité palestinienne, pour faire en sorte de libérer les otages et faire en sorte que le Hamas ne soit plus au pouvoir. À un moment donné, rester les bras croisés, ça ne fonctionne plus », a-t-elle déclaré.
« Je ne dis pas que ma position est la bonne, qu’elle est celle de tous les élus et militants. Mais je sais que je ne suis pas la seule »
Georges-Louis Bouchez est pourtant clair sur ce sujet depuis le début : sans le respect de ces conditions, une reconnaissance n’est même pas envisageable : « Sur ce dossier, je ne suis pas d’accord avec lui. Je ne dis pas que ma position est la bonne, qu’elle est celle de tous les élus et militants. Mais je sais que je ne suis pas la seule, mais d’autres pensent autrement. J’aimerais juste que le parti prenne en compte ces sensibilités et adapte sa ligne en fonction de ça ».

Charlotte Deborsu se sent-elle, du coup, écoutée ? « Je me suis exprimée sur le sujet à de nombreuses reprises et je n’ai pas peur de dire que je ne suis pas sur la même ligne. Ici, je vois que la position du parti ne change pas. Mais je ne suis pas présidente de parti, je vois que des pas ont été franchis au niveau de la concertation. Je sens que les lignes bougent un peu ».
Il y a quelques jours, en commission Gaza, Charlotte Deborsu avait été remplacée par Denis Ducarme pour exprimer la position du parti : « J’ai dit que je n’étais pas prête à défendre une position qui n’était pas la mienne. Je fais de la politique pour respecter mes convictions, pour m’endormir le soir. Peu importe si je dois être évincée ou si ça a des conséquences sur ma carrière politique, je m’en fous, je veux pouvoir me regarder droit dans un miroir », a-t-elle conclu sur le sujet.
Le kern qui s’est tenu ce matin durant lequel les ministres devaient trouver une ligne claire a accouché d’une souris.



















