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« Le dépôt en cash de près de 700 000 euros sur 10 ans » : la banque ING a-t-elle protégé Didier Reynders ? Une enquête pour trafic d’influence ouverte

Par RTL info avec Claire Carosone et Steve Damman
Nouveau rebondissement dans l’affaire Didier Reynders, qui est suspecté de blanchiment d’argent. Nos confrères du Soir révèlent aujourd’hui qu’une instruction judiciaire est ouverte contre la banque ING pour trafic d’influence. La banque pourrait avoir fermé les yeux sur les activités suspectes de l’ancien ministre.

La banque ING a-t-elle manqué de vigilance vis-à-vis de son client Didier Reynders ? S’est-elle rendue complice d’actes de blanchiment d’argent ? C’est ce que cherche à savoir la justice. Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête pour trafic d’influence. Depuis 2008, le compte bancaire de Didier Reynders est le lieu de transactions considérées comme suspectes. Mais ING a tardé à les signaler.

« Les pratiques suspectes, quelles sont-elles ? C’est le dépôt en cash de près de 700 000 euros sur 10 ans, entre 2008 et 2018, sur son compte ING, raconte Louis Colart, chef du pôle enquête Le Soir. Et puis ensuite d’avoir joué, avec du cash toujours, à des jeux de loterie. Et les gains éventuels étaient encore une fois reversés sur le compte ING de Didier Reynders ».

En 2018, ING interroge pour la première fois Didier Reynders sur ses 700 000 euros en liquide déposés sur son compte. L’homme politique parle d’argent obtenu grâce à la vente d’œuvres d’art. La banque ne va pas plus loin. Il faudra attendre 2023 et d’autres transactions suspectes pour qu’ING déclare ses soupçons à la cellule de traitement des informations financières. À ce moment-là, Didier Reynders et son épouse font déjà l’objet d’une enquête judiciaire. Alors pourquoi la banque a-t-elle autant tardé à réagir ? Une interrogation d’autant plus légitime que les banques ont des obligations précises vis-à-vis des clients politiques.

« Les banques ont un devoir de vigilance encore plus accru quand il s’agit de personnes qui sont politiquement exposées parce que la loi dit que c’est un facteur plus accru de risque de blanchiment d’argent, souligne Charline Gorez, porte-parole de Febelfin (Fédération belge du secteur financier). Et donc à ce niveau-là, les banques doivent faire un suivi beaucoup plus poussé. Des transactions doivent mettre à jour beaucoup plus rapidement les informations liées aux clients, etc. »

Une quinzaine de responsables d’ING ont déjà été entendus par les enquêteurs. Contactée, la banque dit ne pas vouloir s’exprimer sur les dossiers individuels mais confirme collaborer en toute transparence avec les autorités. L’enquête, ouverte en 2023 à l’encontre de Didier Reynders, est toujours en cours. L’homme politique se dit innocent et dément tout acte de blanchiment d’argent.

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