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À la Chambre, Bart De Wever et Paul Magnette se sont opposés sur la dimension institutionnelle de l'accord Arizona, le PS dénonçant une réforme mettant en péril la solidarité entre Belges.
Le Premier ministre, Bart De Wever, et le président du PS, Paul Magnette, se sont interpellés directement mercredi à la Chambre sur le chapitre institutionnel de l'accord de gouvernement.
L'accord Arizona confie au Premier ministre le soin de préparer une réforme de l'État pour la prochaine législature, la coalition actuelle ne disposant pas de la majorité des deux tiers. Des déclarations de M. De Wever au nord du pays ont également attiré l'attention des socialistes : les réformes socio-économiques qui seront menées, notamment en matière de chômage et de pension, seraient "des réformes communautaires".
Le chef de groupe PS, Pierre-Yves Dermagne, a ciblé le MR et Les Engagés, accusés d'avoir cédé aux nationalistes, et félicité le Premier ministre, toujours président en titre de la N-VA. "Cet accord est truffé de communautaire", a-t-il souligné.
M. De Wever est intervenu dans le débat. Il a rappelé les discussions qu'il a menées en compagnie du président du PS, Paul Magnette, à l'été 2020, quand la situation politique était tout à fait bloquée. Ils avaient alors abordé les contours d'une réforme de l'État.
"J'ai longuement parlé avec le PS de la formation d'un gouvernement. Le PS était prêt à conclure un accord avec pas mal d'éléments communautaires", a affirmé M. De Wever.
"Bien sûr, nous avons longuement discuté. Les socialistes ont participé à de nombreuses réformes de l'État car nous croyons dans le fait régional. Mais il y a un élément fondamental, c'est la solidarité interpersonnelle entre tous les Belges. Jamais les socialistes ne céderont sur ce point", a répondu M. Magnette.
Aux yeux du PS, la mécanique enclenchée par l'Arizona mettra les francophones en position de demandeur dans cinq ans. "Les Wallons et les Bruxellois seront contraints de demander les genoux à terre un refinancement", a prédit M. Dermagne.
Un peu plus tôt, Denis Ducarme (MR) a soutenu le contraire. "C'est un gouvernement qui barre la route au nationalisme et au séparatisme. C'est pour ça que le MR s'y trouve", a-t-il assuré.