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Les récents drames survenus à Graz, en Autriche, et à Nogent, en France, ont ravivé les inquiétudes concernant la sécurité dans les écoles belges. Le meurtre d’une surveillante en France par un élève, au lendemain d’une tuerie dans une école autrichienne, pose à nouveau la question des dispositifs de sécurité dans les établissements scolaires.
En Belgique, la problématique est bien réelle : 138 élèves ont été exclus cette année pour détention d’une arme blanche ou à feu. Ce chiffre, presque trois fois plus élevé qu’il y a dix ans, pousse certains à envisager des solutions plus radicales, comme la création de safe rooms dans chaque école, c’est-à-dire des espaces de repli en cas d’attaque.
Peut-on imaginer l’installation de portiques de détection métallique ?
Aucune école recensée par Wallonie-Bruxelles Enseignement ou le SeGEC (enseignement catholique) n’en est actuellement équipée. Mais la question revient régulièrement après chaque événement violent dans un établissement scolaire, comme celui de Nogent.
Les autorités et les experts identifient plusieurs freins majeurs à leur mise en place.
Des obstacles techniques, financiers et psychologiques
D’abord, les portiques détectent tous les objets métalliques sans distinction, y compris le matériel scolaire courant comme les ciseaux ou les compas. Cela risquerait de ralentir considérablement les entrées, notamment aux heures de pointe, et de créer des tensions.
Leur coût représente également un obstacle : achat, installation, entretien et réparations pèseraient lourd sur le budget des écoles. Enfin, il y a le risque de transformer les établissements scolaires en lieux anxiogènes. Les portiques pourraient nuire au climat éducatif et générer un sentiment d’insécurité permanent chez les élèves et le personnel.
Aux États-Unis, ces dispositifs sont plus répandus, mais leur efficacité est régulièrement remise en question. Il est souvent possible de contourner les contrôles en passant un sac au-dessus du portique ou en glissant des objets entre les grilles, sans déclencher l’alarme.
Des mesures déjà en place en Fédération Wallonie-Bruxelles
En Belgique, le port d’une arme à l’école constitue un motif d’exclusion définitive. De plus, toute violence envers un enseignant entraîne automatiquement des poursuites, conformément au Code pénal. Chaque établissement doit aussi disposer d’un plan d’urgence interne, conçu pour faire face à toute situation critique, qu’il s’agisse d’un incendie ou d’une intrusion armée.
En cas de violence ou de comportements à risque, les écoles peuvent solliciter l’intervention du service de l’aide à la jeunesse ou des équipes mobiles d’accompagnement.
Des formations pour mieux faire face
Pour renforcer les capacités de réaction en cas d’attaque, des formations dites Amok sont proposées aux directions d’écoles. Elles sont dispensées par la police fédérale. Cinq sessions ont déjà eu lieu cette année, toutes complètes.
Face à cette demande, la ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Enfance, Valérie Glatigny, envisage de doubler leur nombre.
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