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L’une a 26 ans, l’autre 70 ans. Malgré leur différence d’âge, Amélie et Aude partagent un point commun : elles ont toutes les deux été victimes d’une discrimination fondée sur l’âge. Aude en a fait l’expérience lors de sa recherche d’appartement. Impossible d’être prise au sérieux, même avec un CDI.
« J’ai un CDI, j’ai quelque chose de stable qui serait totalement accepté pour une personne de 30-40 ans dans la recherche d’un logement. Mais pour moi, on me considère encore trop jeune, encore trop risqué. Du coup, on demande toujours qu’il y ait un garant. Je trouve que ce sont des obstacles qui peuvent paraître petits, mais qui sont compliqués », témoigne-t-elle.
Lorsqu’il s’agit de la recherche d’un logement, un jeune sur trois se dit victime de discrimination.
« Comme si on dérange »
Amélie vit elle aussi des obstacles liés à l’âge, au quotidien, mais pour d’autres raisons. « C’est des petits événements du quotidien. Ah, vous avez un problème de voiture ? Oui, mais à votre âge, c’est normal, madame. C’est comme si on dérange et qu’on est encore et toujours un poids dans la société, alors qu’on a contribué et on continue à vouloir contribuer toute notre vie », raconte-t-elle.
Comme Amélie et Aude, au moins une personne sur trois a été discriminée en raison de son âge. Pour les moins de 30 ans et plus de 70 ans, cela concerne une personne sur deux. Des discriminations qui peuvent prendre plusieurs formes.
« Une personne sur trois se plaint de discrimination en raison de la numérisation de notre société, explique Patrick Charlier, directeur d’Unia. Ensuite, il y a l’emploi pour les plus jeunes ou pour les personnes qui sont perçues comme plus âgées. Et puis, c’est le logement et la difficulté d’accès au logement, et ça, c’est singulièrement au niveau des jeunes ».
Des discriminations qui sont reconnues par la loi. Si elles sont avérées, l’employeur peut être condamné à verser six mois de salaire brut. Et dans le cadre de la recherche d’un logement, le montant peut s’élever à 4000 euros bruts.
