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Plusieurs victimes belges d’abus sexuels commis au sein de l’Église ont demandé au pape Léon XIV la destitution de l’archevêque Luc Terlinden, rapporte vendredi La Libre, qui a pu consulter le courrier qu’elles ont remis au souverain pontife lors de leur rencontre le week-end dernier.
« La gouvernance actuelle de l’archevêque Terlinden a causé des préjudices continus aux survivants des abus, aux croyants et à l’Église. Son approche à la crise des abus est caractérisée par un manque d’empathie, un manque de prise de décision et une approche de dirigeant plus centrée sur la protection de l’institution plutôt que la réparation du mal commis », assène cette dizaine de victimes dans la lettre, remise au pape samedi à l’issue d’une longue audience avec quinze victimes belges au total.
Ces abus sexuels ont détruit nos vies
Certains survivants demandent que l’Église reconnaisse le coût à vie du traumatisme subi, estimé à un million d’euros par survivant. « Ces abus sexuels ont détruit nos vies », justifie Gabriel Frippiat, l’une des victimes. « Ce ne sont pas seulement les frais des psychothérapies. »
Contacté par La Libre, Tommy Scholtes, le porte-parole de la conférence des évêques, confirme qu’une rencontre est prévue entre l’archevêque Luc Terlinden et les victimes lundi prochain, et que plusieurs célébrations en mémoire des victimes d’abus sexuels seront organisées à Liège, Anvers et Bruxelles les dimanches 16 et 23 novembre.
Réaction de Luc Terlinden
Face aux appels réclamant sa destitution, l’archevêque Luc Terlinden a choisi de faire front. Dans un communiqué officiel, le primat de Belgique a clairement écarté l’idée d’un départ, affirmant que « le travail n’est pas terminé ». Pour lui, rester en fonction est la seule manière d’« assumer ses responsabilités » et d’avoir la possibilité concrète d’œuvrer aux améliorations nécessaires au sein de l’institution.
Luc Terlinden ne minimise pas pour autant la gravité du dossier. Il reconnaît sans détour que les abus sexuels constituent une « énorme honte » et admet que l’Église a « failli par le passé » dans sa vigilance. Conscient que les attentes des victimes sont légitimement élevées à son égard, il promet de mener une politique ferme contre les abus, tout en agissant avec « empathie et ouverture d’esprit » pour que les victimes se sentent réellement entendues.
Sur le plan des réformes, l’archevêque réaffirme son engagement total à mettre en œuvre les mesures proposées par les commissions parlementaires, tout en lançant un appel pressant au gouvernement fédéral pour qu’il s’active également sur ces recommandations. Luc Terlinden donne rendez-vous ce dimanche à 15h30 à la Basilique de Koekelberg lors de la commémoration annuelle des victimes, martelant que cette lutte est « plus que jamais » son combat.


















