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Sergio était au Heysel il y a 40 ans. Le terrible drame reste gravé dans sa mémoire comme si c’était hier. Le jeune homme de 15 ans à l’époque a bien cru que son dernier jour était arrivé. Il témoigne.
Des supporters italiens asphyxiés, compressés contre la tribune du bloc Z du stade du Heysel. Ils sont victimes d’un incontrôlable mouvement de foule. Le jour de la finale de la Ligue des Champions, un muret s’effondre sous la pression, tout comme la grille de séparation entre les supporters. Hommes, femmes et enfants sont pris au piège.
Mal préparées et peu nombreuses, les forces de l’ordre sont totalement dépassées par l’ampleur du drame. Les corps blessés ou sans vie s’accumulent. Ils sont évacués à l’extérieur du stade. Sergio était à l’intérieur. Il avait 15 ans. Il était présent pour ce qui devait être une grande fête du football et il a été piégé dans le mouvement de foule.
« J’étais tellement écrasé par terre que je n’arrivais pas à bouger la poitrine. C’est comme si j’avais des tonnes sur moi. Les gens commençaient à crier. J’avais un pied de quelqu’un contre la tête. J’avais des visages écrasés contre mon visage. Des gens qui criaient », se souvient-il.
Après des minutes qui semblaient être une éternité, Sergio est à bout de forces et il sent l’asphyxie arriver : « Je n’avais plus aucune sensation. Seulement une énorme angoisse. Un désespoir profond. J’étais en train de me rendre compte que j’étais en train de mourir. Là, j’étais en train de mourir. »
39 personnes perdront la vie, essentiellement des Italiens. Pour éviter de nouveaux débordements, le match aura bien lieu 1-0 pour la Juventus. Un véritable détail dans ce drame qui a provoqué un électrochoc au niveau de la conception des infrastructures des stades et de l’encadrement des matchs de football européens.
