Accueil Actu Belgique Société

Les moissons ont commencé un peu partout : le rendement est élevé, mais les prix, eux, restent trop bas pour les agriculteurs

Par RTL info avec Mélinda Bilmez, Olivia François et Kevin Joris
Vous avez peut-être aperçu et entendu leurs énormes machines : les moissons ont commencé partout dans le pays. Entre chaleur, sols secs, et rendements plutôt encourageants, les moissonneuses tournent à plein régime. Mais derrière ces bons échos du terrain, une ombre persiste : celle des prix… toujours trop bas.

C’est une vraie course contre la montre pour Harold, agriculteur : avant l’arrivée de plusieurs jours de pluie, il est obligé de moissonner, même si la période arrive plus tôt que d’habitude.

« La moisson ne démarre jamais à 8h du matin. On commence à moissonner après la rosée vers 10-11h et on moissonne jusqu’à ce qu’il y ait de la rosée le soir et que le grain. Ici, par exemple, on a un grain qui fait une humidité de 12,5. A 12,5, on va battre jusqu’à ce qu’il monte jusqu’à 15,5. On est parti jusqu’aux petites heures », témoigne-t-il.

Une moisson dure en général 15 jours, ce qui représente des centaines d’heures de travail pour cet agriculteur qui n’a tout simplement pas le choix s’il veut conserver la qualité de son produit. « Ici, pour le moment, la pluie arrive et la maturité est là, donc tout est un peu bon en même temps. On essaye un peu de taper dessus pour avancer ».

Cette année, le rendement est particulièrement élevé, mais le prix du blé, par contre, est très bas : 180 euros la tonne contre 400 en 2022. « Même avec des gros rendements, je pense qu’on sera en dessous des coûts de production. Au niveau de la céréale, ça reste un problème que les prix soient de nouveau aussi bas », note Gary, autre agriculteur.

Un prix justifié par le commerce mondial, même si les coûts de production et les contraintes ne sont pas les mêmes partout. Alors pour y faire face, Henri, un autre céréalier, a mis en place une stratégie. « Dans notre exploitation, on a pris l’option de vendre un quart juste après la moisson, un quart à la Noël, un quart au carnaval et un quart aux alentours de Pâques. De ce fait, on couvre comme ça toute l’année de commercialisation et on étale le risque de vendre bien ou mal », explique-t-il.

Cette année, la saison est donc précoce en raison des conditions climatiques, mais avec des coûts de production toujours plus élevés, les agriculteurs espèrent que le prix du blé ne diminuera pas davantage.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus