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Ils ont longtemps été considérés comme des armes spécialisées qui ne pouvaient être utilisées que par les unités spéciales. En janvier, l’ex-ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden annonçait un reclassement. Les tasers sont devenus un armement collectif. Ils peuvent dès lors être utilisés par tous les agents. C’est le résultat d’un projet pilote lancé en 2017 et qui s’est clôturé avec succès.
Comment fonctionnent ces tasers ?
Lorsqu’un policier vise un individu considéré comme dangereux, il envoie des mini-fléchettes, reliées à un fil électrique conducteur. S’ensuit une décharge électrique de 5 secondes qui paralyse la personne. Ça permet pour les policiers d’agir à plusieurs mètres distance, donc moins de risque de blessures. Ils bénéficient alors d’une arme plus forte que la matraque ou le spray au poivre mais moins radicale qu’une arme à feu. Le fait de simplement sortir le taser peut être un moyen de dissuasion convaincant. L’intérêt est donc de pouvoir interpeller un suspect qui refuserait d’obtempérer, en évitant de le blesser. Il permet d’atteindre une cible qui se trouve à 12 mètres.
Pour l’instant, la zone de police possède deux tasers. Cela représente un investissement important. « L’achat de ce matériel est estimé entre 6.000 et 8.000 euros avec les options que l’on prend », détaille Jean-Michel Tubetti, chef de corps de la zone de police des Arches. « On espère ne pas devoir l’utiliser, mais quand vous avez quelqu’un qui est sous influence, qui ne répond à aucune injonction et qui se jette sur les collègues, plutôt que d’utiliser une arme à feu létale ou d’aller vraiment à la confrontation avec une matraque ou un spray au poivre, le taser est vraiment l’arme idéale », estime le policier.
Comment éviter les abus ?
Pour éviter les abus, il y a d’abord une formation obligatoire et ensuite un recyclage annuel. Une formation est aussi donnée pour réagir si la personne visée fait par exemple un malaise cardiaque. Cela peut arriver chez ceux qui ont des soucis de santé.
Les policiers de la zone d’Andenne vont en plus utiliser un taser dernière génération. Il enregistre tout, y compris le simple fait de sortir l’arme de son étui. Les agents devront à chaque fois justifier leur utilisation. Pas question donc d’y avoir recours de manière systématique. Ça devra donc être uniquement le cas lors d’un danger imminent, face à un individu dangereux ou menaçant, ou en cas de légitime défense.
« Une fois dégainé, je vais mettre le système en route. L’idée est de porter deux tirs successifs sur mon opposant afin de fermer la boucle », montre Nicolas Tydgat, spécialiste en maîtrise de la violence de la zone de police des Arches. L’individu reçoit alors une décharge de 900 volts afin d’atteindre une « incapacité neuromusculaire ». Dans les faits, cela s’apparente à une énorme crampe suivie d’une paralysie.


















