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La SNCB s’apprête à bouleverser ses tarifs. À partir du 15 octobre, voyager en train coûtera globalement moins cher, surtout pendant les heures creuses, le week-end et pour les voyageurs réguliers. Objectif : rendre l’offre plus claire, plus équitable et attirer davantage de passagers – la société publique vise une hausse de 30 % du nombre de voyageurs d’ici 2032. « Il s’agit de la plus grande réforme de la gamme tarifaire des 30 dernières années », affirme la SNCB.
Le nouveau système reposera sur un prix calculé au kilomètre. Fini les multiples formules (Youth Ticket, Senior Ticket, Multi, etc.) : elles seront remplacées par des réductions en pourcentage, plus simples et souvent plus avantageuses pour les courts trajets. La SNCB garantira désormais le tarif le plus bas automatiquement au moment de l’achat. Le prix maximum d’un billet standard en seconde classe passera de 26 € à 20,90 €, le calcul étant désormais plafonné à 120 km au lieu de 150.
Les jeunes, seniors et bénéficiaires de l’intervention majorée continueront de bénéficier de réductions spécifiques, désormais applicables à tous les trajets et à toute heure : le ticket aller-retour obligatoire des seniors disparaît. Les enfants de moins de 12 ans, eux, voyageront toujours gratuitement.
Des réductions supplémentaires pour les habitués
Grande nouveauté, la carte Train+ permettra d’obtenir 40 % de réduction supplémentaires pendant les heures creuses et les week-ends, ainsi qu’un tarif maximum garanti, même aux heures de pointe. Les détenteurs de la carte paieront au plus 14 € par trajet (adultes) ou 5,50 € pour les jeunes, seniors et bénéficiaires de l’intervention majorée. Ces derniers cumuleront jusqu’à 64 % de réduction.
Avec un tel changement, la société des chemins de fer vise à convaincre davantage de personnes à prendre plus souvent le train. « Sur une période de trois ans, on espère augmenter de 5 à 9 % le nombre de voyageurs », a précisé Marc Huybrechts, directeur Customer Services de la SNCB.
Train+ sera proposée en version mensuelle (4 € pour les publics à tarif réduit, 6 € pour les adultes) ou annuelle (32 € et 48 €). Lors de son lancement, elle sera vendue à moitié prix jusqu’au 4 janvier 2026. Disponible en ligne, aux guichets ou aux automates, elle pourra être liée à la carte MoBIB, à un compte My SNCB ou exister sous forme de QR code.
Les voyageurs peuvent déjà simuler leurs économies sur le site de la SNCB.
Pour les adultes de 26 à 64 ans, le Weekend Ticket devient plus flexible : 30 % de réduction, même pour un aller simple, cumulable avec Train+ pour atteindre 58 %. Les petits groupes d’au moins quatre personnes profiteront de 40 % de réduction en heures creuses ou le week-end, tandis que les grands groupes (15 personnes et plus) conserveront leur rabais de 60 %.
Enfin, le ticket vélo change : 3 € en heures creuses et week-ends, 5 € en heures de pointe, tandis que les vélos pliables restent gratuits.
Avec cette refonte complète, la SNCB promet « une tarification plus lisible et incitative, pensée pour récompenser les voyageurs réguliers et mieux répartir la fréquentation des trains tout au long de la journée ».
Des nouveaux tarifs « plus complexes que prévu »
Ces nouveaux tarifs de la SNCB sont « beaucoup plus complexes que prévu », déplore lundi Peter Meukens, le président de l’association flamande d’usagers des transports publics TreinTramBus.
L’association épingle notamment les différences entre les heures creuses et les heures de pointe, mais aussi les pourcentages de réduction cumulés. Ainsi, dans certains cas, les navetteurs peuvent combiner une réduction de 40 % avec une autre réduction de 40 %, ce qui donne droit à une réduction totale de 64 % et non de 80 % comme escompté.
TreinTramBus craint par ailleurs que la distinction entre heures creuses et heures de pointe ne donne lieu à des discussions. Un train pourra ainsi être considéré comme circulant aux heures de pointe lorsqu’il part de Bruxelles-Midi, alors que les voyageurs qui montent un peu plus loin – à Bruxelles-Central par exemple – prennent le même train en heures creuses, fait remarquer Peter Meukens.
Selon l’organisation de voyageurs, cette distinction n’était pas nécessaire. « Le nombre de voyageurs aux heures creuses a déjà augmenté et les heures de pointe n’ont pas encore atteint le niveau d’avant la crise sanitaire », explique M. Meukens.
TreinTramBus trouve que la carte avantage « Train+ » est une bonne idée en soi. « Si vous prenez régulièrement le train, vous en tirerez avantage ».















