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C’est une annonce surprise et brutale : Donald Trump a déclaré sur son propre réseau social l’instauration d’un droit de douane de 100 % sur tous les médicaments brevetés importés aux États-Unis, à compter du 1er octobre. Une mesure qui balaie l’accord signé en juillet entre l’Union européenne et Washington, qui prévoyait une taxe plafonnée à 15 %.
Pour le secteur pharmaceutique belge, cette instabilité politique est source de grande inquiétude. « On ne sait pas tout, on ne connaît pas tous les détails, donc ça crée beaucoup d’incertitudes pour un pays comme la Belgique », alerte David Gering, porte-parole de Pharma.be.
Un partenaire commercial majeur pour la Belgique
En 2024, la Belgique a exporté pour 79 milliards d’euros de produits biopharmaceutiques, dont 19 milliards vers les États-Unis, soit 24 % du total. Ce marché est donc stratégique.
Face à la menace de cette taxe, certaines multinationales du secteur – comme AstraZeneca ou Johnson & Johnson – ont déjà annoncé des investissements massifs aux États-Unis, à hauteur de 100 milliards d’euros. Une manière d’échapper aux surtaxes en localisant leur production sur le sol américain. Mais ces décisions pourraient se traduire par des pertes d’emplois en Belgique.
Actuellement, la biopharmacie représente 44.738 emplois directs dans le pays, et 141.000 indirects.
Risque pour tout un écosystème
Au-delà des entreprises, c’est tout un maillage d’acteurs qui pourrait être fragilisé. « Il y a tout un écosystème qui travaille ensemble avec les firmes : je pense aux universités, aux hôpitaux, aux centres de recherche », rappelle David Gering. « La Belgique est une vraie pharma-vallée. On doit faire en sorte d’être plus forts. »
Le secteur reste suspendu à la concrétisation – ou non – de cette nouvelle mesure. Énième effet d’annonce de Trump ou réelle menace ? Le feuilleton continue.
