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Entre 2018 et 2023, le nombre de personnes en incapacité de travail depuis plus d’un an en raison de troubles mentaux, principalement des dépressions et burn-out, a bondi de 44 %.
Le constat dressé par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) est sans appel : les troubles mentaux entraînant une invalidité de longue durée sont en forte augmentation. En 2023, ils représentaient 37,6 % des 526.507 invalidités enregistrées, soit près de 198.000 personnes. Parmi elles, 137.454 étaient touchées par une dépression ou un burn-out, un chiffre en hausse de 9,37 % par rapport à l’année précédente.
Si la tranche d’âge des 55-59 ans reste la plus touchée en nombre absolu, avec 27.394 cas, l’évolution la plus marquante concerne les plus jeunes. Chez les moins de 30 ans, les cas ont bondi de 21,6 % en un an. Une progression également marquée chez les 30-39 ans (+16 %). Cette dynamique touche l’ensemble du marché du travail : salariés, demandeurs d’emploi (+21,4 % chez les moins de 30 ans) mais aussi les indépendants, chez qui l’augmentation atteint +30 %.
Les femmes sont majoritairement concernées : elles représentent 60 % des invalidités toutes causes confondues, et jusqu’à 69 % lorsqu’il s’agit de dépression ou de burn-out.
Un coût en forte hausse pour l’assurance maladie
Cette dégradation de la santé mentale a un impact économique considérable. En 2023, plus de 2 milliards d’euros ont été versés par l’assurance indemnités pour couvrir les incapacités de travail liées à la dépression ou au burn-out. Un montant en hausse de plus de 15 % sur un an, et de plus de 74 % depuis 2018. Ces dépenses incluent notamment les indemnités ordinaires, les primes de rattrapage et l’aide de tierces personnes.
Ces chiffres traduisent une pression croissante sur les individus comme sur le système de santé, et posent avec acuité la question de la prévention des risques psychosociaux au travail.


















