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Child Focus a lancé une nouvelle campagne de prévention sur le sexting non consenti. Cette pratique consiste à répandre sur les réseaux sociaux des photos dénudées de quelqu'un sans son consentement. Le début d'un véritable enfer pour celles et ceux qui en sont les cibles.
Glenn avait 15 ans lorsqu'il a mis fin à ses jours. En 2017, il est victime de cyber-harcèlement. Il n'entrevoit aucune issue. Sa maman nous raconte cette après-midi dramatique du mois de juin. "Il m'a dit: 'Je vais faire mon jogging'. Je lui ai répondu: 'Maintenant?'. On devait rendre visite à la famille, comme on le faisait tous les soirs ensemble. Et… je ne l'ai plus jamais revu", explique Sandra Spitaels.
Ses camarades ont commencé à publier des commentaires
Ce jour-là, un faux compte Instagram est créé et une photo intime du jeune homme est publiée sans son consentement. "Son nom et son prénom étaient écrits en toutes lettres. Ses camarades ont commencé à publier des commentaires. La photo a même été envoyée sur le groupe de discussion de la classe. Il semble que Glenn n'a pas vu d'autre solution pour arrêter ce cyber-harcèlement que de mettre fin à ses jours", confie Sandra.
"Glenn ne sera plus jamais disponible"
Aujourd'hui, le numéro de téléphone de Glenn a été réactivé. "Glenn ne sera plus jamais disponible", peut-on entendre au bout du fil lorsqu'on compose son numéro: le 0493.79.58.30. Il s'agit en réalité d'une campagne de sensibilisation de Child Focus, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités. Elle vise à lutter contre le sexting non consensuel, c'est-à-dire l'échange de contenu à caractère sexuel à l'insu de la victime.
"Avec la campagne, on veut mieux protéger les jeunes. On veut les rassurer, dire: 'Vous n'êtes pas seul, n'ayez pas honte, il faut que vous en parliez, que vous cherchiez de l'aide auprès d'un adulte de confiance ou auprès de Child Focus au 116 000'", indique Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus.
Jusqu'à 15 ans de prison
En 2022, la fondation a ouvert 151 dossiers liés au sexting. Le phénomène est pourtant sévèrement puni par la loi. "La loi a changé en 2020. On a l'article 371/1 du code pénal. Cet article permet de poursuivre les gens qui ont repris des photos, qui les partagent, et notamment des photos très intimes", explique Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit de la police fédérale.
L'auteur des faits encourt jusqu'à 15 ans de prison lorsque la victime est âgée de moins de 16 ans.
Une ligne téléphonique
Toute personne ayant des idées suicidaires peut contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123 (elle est anonyme, gratuite et disponible 24h/24). Plus d'infos sur www.preventionsuicide.be.


















