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Près de 37 % des habitants de la Région bruxelloise vivent sous le seuil de risque de pauvreté. Cela signifie qu’ils disposent de revenus trop faibles pour subvenir correctement à leurs besoins essentiels.
En Wallonie, la situation n’est guère plus encourageante : un habitant sur quatre dans le Hainaut (25 %) est concerné, un sur cinq à Liège (20 %), 18 % à Namur et au Luxembourg, et même 17 % en Brabant wallon, souvent perçu comme une province aisée.
Le terme « risque de pauvreté » désigne les personnes dont le revenu est inférieur à 60 % du revenu médian belge. Concrètement, une personne seule vivant avec moins de 1 522 euros par mois est considérée comme étant à risque de pauvreté.
Pour Christine Mahy, secrétaire générale du réseau wallon de lutte contre la pauvreté, le mot « risque » est trompeur : « Je pense qu’aujourd’hui, on doit enlever le terme risque et dire qu’il y a des gens qui vivent dans la pauvreté ».
Cette assistante sociale de formation, invitée de Christophe Deborsu ce mardi matin sur bel RTL, estime que ces chiffres sont surtout « intéressants » pour comparer les régions du pays entre elles ou avec la moyenne européenne. « Mais ce sont des moyennes. Il y a des gens qui sont encore bien plus mal que ceux qu’on dit en termes de statistiques. Et des gens aussi qui sont beaucoup mieux », souligne-t-elle.
D’après Christine Mahy, la Belgique se situe « dans la moyenne », sans être particulièrement performante : « On n’est pas très bon. On est plus ou moins au milieu et il y a des pays bien plus en difficulté que nous ».
Qui sont les personnes concernées ?
La secrétaire générale du réseau wallon détaille ensuite le profil varié des personnes touchées. « Aujourd’hui, parmi les personnes qui sont en situation de pauvreté, vous avez des travailleurs comme des non-travailleurs. Il est important de dire qu’il y a des travailleurs », souligne Christine Mahy. Selon elle, il s’agit de travailleurs à temps partiel non choisi, souvent des femmes, dont les revenus ne suffisent pas à couvrir les dépenses « cachées » liées au travail (transport, garde d’enfants, vêtements). Il y a aussi « énormément » des personnes sans emploi, notamment des familles monoparentales, tant en Wallonie qu’à Bruxelles.
C’est quand même extrêmement inquiétant
« Il y a des personnes d’origine étrangère, devenues parfois belges sur notre territoire, mais éventuellement qui ne le sont pas,. Et des jeunes. On voit la pauvreté qui augmente terriblement, on voit l’explosion des revenus d’intégration au CPAS pour les jeunes. Et ça, c’est quand même extrêmement inquiétant », estime Christine Mahy.
Enfin, la secrétaire dit s’inquiéter de la situation des personnes âgées. Certaines tendances récentes laissent craindre une hausse de la pauvreté chez les pensionnés, alors que celle-ci avait reculé par le passé. « On a eu une époque où la pauvreté diminuait légèrement au moment de la pension. Aujourd’hui, avec les annonces gouvernementales prévues, on craint une augmentation pour les personnes âgées. Surtout celles qui ne sont pas propriétaires de leur logement ».
Si les statistiques sont utiles pour comparer, elles masquent des réalités bien plus dures : derrière les moyennes se cachent des situations de grande précarité.


















