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Vous protégez l’identité de vos enfants avec des émojis ? « Ce sera facile de tous les enlever », met en garde un expert

Par RTL info avec Aurélie Henneton et Samuel Lerate
Utiliser des émoticônes pour cacher une partie du visage n’est pas suffisant si vous ne voulez pas dévoiler l’identité de vos enfants sur les réseaux sociaux. Grâce à l’intelligence artificielle, des visages ou des lieux peuvent être facilement reconstitués.

Les photos de dos, c’est un standard depuis 8 ans pour Evelyne et sa fille. Histoire de partager sur les réseaux sociaux, mais pas trop. Il y a aussi les petits cœurs sur les yeux pour l’anonymat de l’enfant. « De temps en temps je cache avec des émojis et apparemment on peut reproduire le visage de l’enfant, donc je vais m’empresser de les retirer », confie la mère de famille.

Faisons le test avec un visage mal couvert. Jeremy Grandclaudon, expert en cybersécurité, le mène pour nous. Le logiciel est gratuit, tout public et avec intelligence artificielle. Il faut moins d’une minute pour un résultat quasi un sans-faute. « Le résultat n’est pas parfait, mais il y a déjà un résultat, constate l’expert. Alors qu’il y a encore 2 ou 3 ans, vous aviez une bouillie de pixels ou même un petit garçon à la place d’une petite fille… Là il identifie déjà correctement le sexe, l’âge, il essaie de recréer l’éclairage, donc il va plus loin que juste imaginer une fantaisie ».

On ne peut pas parler de protection ou d’anonymisation, sauf quand il ne reste rien du visage. L’IA peut inventer un visage grâce à un masque complet. Placer des stickers protège maintenant, mais « ne protège pas du futur », met en garde Jérémy Grandclaudon. « Il faut se dire que potentiellement, un jour, ça va être très facile de glisser ces photos dans un outil et de les enlever tous d’un coup ».

Attention, toutes les photos contiennent beaucoup d’informations : la localisation, nos habitudes… Selon une étude britannique, une famille poste en moyenne 1300 photos d’un enfant jusqu’à ses 13 ans. Et ce n’est pas sans risque. « Pour les enfants, évidemment, le harcèlement, ça peut être très dur », rappelle Jérémy Grandclaudon. « Il y a le principe du deepfake, donc plus il y a de photos, plus c’est facile d’entraîner un modèle pour parler, ressembler, agir comme une personne. De nouveau, ça peut être très amusant en famille, c’est moins drôle quand on lui fait faire dire des choses affreuses ou des gestes affreux ».

La pédopornographie fait aussi partie de ces risques. Un conseil, publiez en mode privé et demandez l’avis de l’enfant.

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