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Depuis vendredi et le début de l’intensification des violences, le baril a significativement augmenté. Les tarifs étaient toutefois assez bas ces dernières semaines, en raison des sanctions et des menaces du président américain Donald Trump. En raison aussi d’une accélération de la production annoncée le mois dernier par l’OPEP (pour les mois de juin et juillet).
Ce mardi, le prix du gasoil de chauffage augmente légèrement, de 0,039 euro. Dans quelques jours, la hausse pourrait se constater dans les stations-service.
Il est toutefois difficile pour l’heure de dire si les prix vont continuer à grimper et de combien. L’évolution du conflit entre Israël et l’Iran va être déterminante.
« À partir d’aujourd’hui, nous avons une augmentation entre 3 et 15 cents par litre du prix du mazout. Par rapport au prix du carburant, c’est encore un peu trop tôt, il faut encore attendre quelques jours pour voir la répercussion sur le prix à la pompe. Mais si le conflit continue à s’aggraver entre Israël et l’Iran, il y a une forte probabilité que le prix du baril continue de monter sachant qu’un tiers de l’approvisionnement mondial en pétrole provient du Moyen-Orient et donc passe par le détroit d’Ormuz. Et si l’Iran décide de bloquer ce détroit, cela risque de compliquer l’approvisionnement en pétrole au niveau mondial », indique Emmanuel Cecille, conseiller en énergie et environnement à la BRAFCO, la Fédération Belge des Négociants en combustibles et carburants.
Le G7 en cours au Canada- qui regroupe les 7 puissances économiques les plus avancées- pourrait aussi influencer la donne.
Il existe plusieurs réserves de pétrole dans le monde. Les 5 plus importantes se trouvent au Venezuela, en Arabie saoudite, au Canada, en Iran et en Irak. Si le Venezuela possède la plus grande (17,7 % des réserves prouvées mondiales), il n’est que le 10ème producteur mondial car ses hydrocarbures sont « non conventionnels » et leur extraction est beaucoup plus coûteuse que le pétrole brut conventionnel extrait en Arabie saoudite par exemple. Le Moyen-Orient concentre à lui seul plus de 30 % de la production mondiale.
En tout cas, ce mardi, les cours du pétrole rebondissent modestement en Asie après avoir reflué la veille faute d’impact majeur du conflit Israël-Iran sur l’offre d’or noir.
Le conflit est particulièrement suivi par le marché pétrolier car l’Iran est le neuvième plus grand producteur d’or noir au monde selon l’Agence internationale de l’énergie. Le risque principal demeure un blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial.
Néanmoins, «les stocks de pétrole augmentent» et l’offre de pétrole iranien «n’a pas été affectée par le conflit» pour l’instant, c’est pourquoi la hausse du prix du pétrole pourrait être limitée, selon Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
De plus, l’Organisation des pays exportateurs et ses alliés (Opep+) augmente fortement ses quotas de production depuis le mois d’avril.
Et «le Kazakhstan a déclaré ce matin qu’il soutenait le plan saoudien visant à augmenter la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+)» , soulignent les analystes de DNB Carnegie, laissant penser qu’une nouvelle hausse des quotas de 411.000 barils quotidiens est possible pour le mois d’août.


















