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Pourquoi ces monuments souffrent-ils autant des conséquences du dérèglement ? On le sait, avec le réchauffement climatique, les phénomènes extrêmes, sécheresses, canicules ou inondations, deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses. Avec les sécheresses en particulier, les débits de la Loire et de ses affluents diminuent depuis quelques années déjà. En septembre dernier, le réseau Action Climat a alerté sur les conséquences de cette baisse des cours d’eau.

C’est particulièrement marquant pour le château de Chenonceau. Ses fondations sont faites en partie de bois et elles supportent mal la sécheresse. Les piliers sont fragilisés par une exposition plus fréquente à l’air car la pourriture s’installe plus facilement. Mais ce n’est pas tout, les phénomènes de fortes pluies, plus fréquents aussi, augmentent soudainement le débit de l’eau et accentuent la pression sur ces fondations, donc déjà ébranlées. Les crues peuvent aussi apporter des troncs de bois qui tapent avec force les structures. À moyen terme, si rien n’est fait, les fondations pourraient rompre et entraîner l’effondrement de galeries.

Le château emblématique d’Azay-le-Rideau souffre aussi du réchauffement climatique. Non seulement le niveau de l’Indre y baisse depuis quelques années, mais aussi car les fortes chaleurs ont renforcé la présence d’algues dans le bassin qui entoure l’édifice. Des espèces invasives qui nuisent aussi à l’esthétique du site qui a fait sa renommée.

À Amboise, un important chantier a été mené en début d’année pour sauver le château royal qui menaçait de s’effondrer. Là, ce sont des pluies particulièrement fortes, celles de l’automne dernier, qui ont fragilisé la structure et fait craindre un glissement de terrain.
Au-delà des édifices, les jardins des châteaux sont aussi impactés par le réchauffement climatique. Des parcs construits pour la plupart au XIXe siècle, avec des plantes, des arbres, de la végétation qui souffrent des températures en hausse, des sécheresses à répétition et autres crues exceptionnelles.
Un coût important pour le sauvetage du patrimoine
S’il est possible de protéger ces monuments des changements, cela nécessiterait beaucoup d’argent. Rien que pour le château de Chenonceau, il faudrait investir 10 millions d’euros en travaux de rénovation.
Pour les jardins, les experts évoquent notamment la possibilité de remplacer certaines essences de plantes par d’autres plus résistantes et qui ont moins besoin d’eau. Mais la difficulté serait de garder l’identité des espaces.
La France devra sans doute mener un important chantier pour préserver ces châteaux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

















