Accueil Actu Environnement

« On est entré dans une nouvelle extinction de masse » : pourquoi y a-t-il de moins en moins d’oiseaux dans nos jardins ?

Par RTL info avec Mehdi Ouriaghli
Il y a de moins en moins d’oiseaux différents dans nos jardins, selon Natagora. À peine 10 espèces différentes représentent les trois quarts des oiseaux que nous voyons. Comment l’expliquer ?

Les oiseaux sont de moins en moins nombreux dans nos jardins, et il y a surtout moins d’espèces différentes qu’auparavant. C’est ce qui ressort d’un recensement effectué dans les jardins belges par l’association Natagora.

Selon les chiffres de l’association, seulement 10 espèces différentes représentent 75 % des oiseaux que l’on peut croiser dans nos extérieurs. Et si l’on regarde plus loin, les trois premières espèces (Moineau domestique, mésange charbonnière et mésange bleue) représentent déjà 25 % de ces oiseaux. « Il y a plus d’espèces qui diminuent que d’espèces qui augmentent. On a un rapport de 20 espèces qui diminuent pour seulement 12 qui augmentent. Le constat général, c’est une avifaune plutôt pauvre et qui ne va pas très bien », détaille Anne Weiserbs, responsable de projet chez Natagora.

Pour expliquer ce phénomène, il faut tout d’abord se tourner vers nos jardins eux-mêmes. Ils ont pas mal évolué au fil du temps et ils sont de plus en plus soignés, avec du gazon coupé très finement et pas très haut. Mais ils ont surtout peu de variété, ce qui privilégie certaines espèces par rapport à d’autres. « L’habitat est de plus en plus austère. On a éliminé les zones un peu naturelles, donc ça restreint progressivement la qualité de l’habitat pour toutes ces espèces. On a donc une hégémonie de quelques espèces qui sont hyper opportunistes », poursuit la responsable de projet.

Notre biodiversité est aussi de plus en plus menacée, par les changements climatiques bien sûr, mais également par les maladies qui frappent nos oiseaux. Et cette situation est préoccupante. « Ça peut se généraliser et ça peut s’empirer. Certaines maladies, avant, étaient saisonnières chez les animaux et maintenant, elles sont permanentes », s’inquiète Mario Ninanne, Vice-président de la ligue royale Belge pour la protection des oiseaux.

Il ajoute que les oiseaux ne sont pas les seules espèces menacées. « On ne voit plus de hérissons non plus. Dans la ville, les moineaux aussi. Et les insectes, qui sont la nourriture des oiseaux, sont menacés. Toute cette chaîne alimentaire est impactée. Cet effondrement de la biodiversité est constaté partout. On est entré dans une nouvelle extinction de masse. »

Ce phénomène souligne la nécessité de préserver cette richesse sonore pour essayer de la rediversifier. Mais il n’est pas trop tard pour agir : il est encore possible de réaménager les espaces pour les espèces qui nous entourent.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus