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Des moteurs de Boeing 707, onéreux et polluants, ont été utilisés à plusieurs reprises cette année pour stabiliser le réseau électrique, notamment lors de périodes de forte demande. Une situation exceptionnelle soulignée par une panne de Tihange 1 et une faible production d’énergie renouvelable.
Les turboréacteurs, ou "turbojets", initialement conçus pour équiper les Boeing 707, fonctionnent au kérosène et peuvent fournir de l'électricité en quelques minutes. Cependant, leur utilisation reste rare, car ces dispositifs sont coûteux, peu efficaces et très polluants. Ils ne sont employés qu'en dernier recours, en cas de forte demande et d'une offre énergétique insuffisante.
Matthias Detremmerie, cofondateur du fournisseur d'énergie Elindus, a confirmé que ces moteurs ont déjà été activés à plusieurs reprises en 2025. "La situation doit déjà être très grave, avec des prix de déséquilibre de l'ordre de 1.000 euros par mégawattheure, voire plus chers", a-t-il précisé.
Une activation en réponse aux pannes et au froid
Un exemple notable s'est produit le 14 janvier dernier, lors d'un épisode neigeux, mais aussi ce lundi, après une panne imprévue de Tihange 1. Cette défaillance a provoqué des déséquilibres sur le marché énergétique, avec des prix atteignant 2.450 euros par mégawattheure.
Selon M. Detremmerie, cette situation est aggravée par une quasi-absence d'énergie renouvelable durant la première quinzaine de janvier, malgré des températures basses. "Les prix sur le 'day-ahead trading' sont déjà élevés. Et lorsque survient un événement tel que des conditions météorologiques plus mauvaises que prévu ou, par exemple, la défaillance de Tihange 1, les réserves restantes sont très, très chères", a-t-il ajouté.
Une gestion complexe du réseau
Les centrales à gaz, utilisées en priorité, fonctionnent déjà à pleine capacité dans ce type de situation. Le recours aux turboréacteurs est donc une solution d'urgence, indispensable pour maintenir l'équilibre du réseau électrique.
Ces événements rappellent les défis que pose la transition énergétique, particulièrement en période hivernale, où la demande est forte et l'offre renouvelable parfois insuffisante.