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Cet hiver ne portez pas de vert, ce n’est plus à la mode et la mode, ça change vite. Ainsi, le green deal européen, en français pacte vert, ne date que de 2019, il y a 6 ans. Souvenez-vous, une adolescente suédoise, Greta Thunberg, venait de lancer fin 2018 une grève scolaire contre l’inaction de son gouvernement face au réchauffement climatique. Les jeunes de toute l’Europe lui emboîtaient le pas. À Bruxelles, ils défilaient au cri de « On est chaud, plus chaud que le climat »
À l’époque, on parlait encore beaucoup de l’accord de Paris de 2015, à la COP 21, et la Commission européenne a décidé de frapper un grand coup en décembre 2019 en lançant le pacte vert. Il visait à réduire les émissions d’au moins 50 % d’ici 2030, tout en rendant juridiquement contraignant l’objectif de neutralité totale à l’horizon 2050.
Et puis le vent a tourné. Il y a eu d’abord l’épidémie du COVID, puis la guerre en Ukraine, la réélection du climatosceptique Donald Trump, et les élections européennes de 2024 qui ont marqué un net recul des verts et une poussée de la droite et de l’extrême droite.
Enfin il y a eu l’invasion du marché des véhicules électriques par les modèles chinois, que nos constructeurs n’ont pas vu arriver. Résultat, pour bien des Européens, le rêve vert est devenu cauchemar. Avec le retour de l’inflation et des politiques d’austérité, les citoyens se sont retrouvés devant un dilemme : comment acheter des voitures électriques européennes hors de prix, alors qu’on a du mal à remplir le caddie ?
Pas de marche arrière uniquement sur les voitures thermiques
Dès le début, les Allemands, contrairement aux Français, étaient réticents face au tout électrique, et hier ils ont obtenu gain de cause. Désormais, les constructeurs pourront émettre jusqu’à 10 % de ce qu’ils émettaient en 2021. Hybrides, rechargeables ou non, biocarburants et carburants synthétiques ou encore prolongateurs d’autonomie seront ainsi autorisés.
Certes, l’Europe a mis des conditions. Les 10 % d’émissions devront être compensées par des biocarburants ou des carburants synthétiques, ainsi que de l’acier vert européen pour produire les voitures. Mais les contrôles seront complexes et le green deal, s’il n’est pas tout à fait mort, deviendra une usine à gaz.
D’autant que d’autres règlements inspirés de l’écologie sont également détricotés. Ainsi, le mécanisme de réévaluation des pesticides dans l’Union européenne a été simplifié à la demande du commissaire Hongrois, proche d’Orban. En clair certains pesticides qui devaient disparaître bénéficieront d’un moratoire.
Aujourd’hui, alors qu’à nos portes résonne le cliquetis des armes, la priorité ce n’est plus la défense de l’environnement, mais à la défense tout court.

















