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Les aficionados les apprécient pour leur cabine surélevée et aux proportions très généreuses, leur motorisation puissante et leur plateforme ouverte. Mais pour leurs détracteurs, ce sont des «monstres» des routes, aux émissions de gaz à effet de serre débridées, conséquence de leur forte consommation de carburant. Actuellement, ces pick-up américains comme le Dodge RAM (une des marques de Stellantis) ou le Ford F-150 ne peuvent être importés qu’au compte-goutte dans l’Union européenne, faute de respecter les normes européennes de sécurité, plus sévères qu’outre-Atlantique.
Mais dans leur accord commercial signé cet été, l’Europe et les Etats-Unis se sont engagés à reconnaître mutuellement leurs normes respectives en matière d’automobile, même si la Commission relativise la portée de cette disposition. «Si c’était appliqué, deux décennies de progrès en matière de sécurité, de pollution de l’air et d’émissions de CO2 seraient annihilés du jour au lendemain», s’inquiète James Nix, de l’ONG Transport & Environnement (T&E). L’association fait valoir que les RAM émettent en moyenne 347 grammes de CO2 par kilomètre, plus du triple de la moyenne des véhicules achetés l’an dernier en Europe (106 g/km).
L’appétit des automobilistes pour ces géants des routes est déjà en forte hausse. Environ 7.000 pick-up ont été vendus l’an dernier dans l’UE, contre quelques centaines six ans plus tôt, d’après T&E. Une demande sur laquelle US Trucks, un concessionnaire spécialisé établi à Bourg-Léopold, petite ville dans le nord-est de la Belgique, a misé avec succès. Dans son parking, plusieurs modèles tout aussi rutilants qu’imposants attendent de futurs clients. «C’est tout simplement la combinaison entre un véhicule utilitaire et une voiture familiale confortable», fait valoir Dogan Yilmaz, propriétaire du magasin.
Souvent importés via l’Allemagne, ces véhicules «puissants» font surtout le bonheur de professionnels et de petites entreprises actives dans le BTP ou l’agriculture, dit-il. US Trucks, l’un des trois seuls distributeurs en Belgique, en vend ainsi jusqu’à une trentaine par an. Outre les défenseurs du climat, les associations de lutte contre la violence routière s’insurgent contre la perspective de voir les pick-up se multiplier sur les routes.


















